Rétrospective de l’année cinéma 2013 : mai et juin, autour de Cannes...

Cannes bat son plein et les premiers blockbusters estivaux se succèdent en tête du box-office hebdomadaire...

Janvier & février 2013
Mars & avril 2013

Mai 2013
–  Semaine du 1er mai : Mud de Jeff Nichols avec Matthew McConaughey apparaît enfin sur nos écrans, un an après sa sélection cannoise. Un beau succès avec 155.000 curieux pour sa première semaine. C’est mieux que Mohamed Dubois (152.000), le remake interdit aux moins de 16 ans d’Evil Dead (149.000) et surtout que Jurassic Park 3D (93.000). Le désastre de la semaine et probable pire film de l’année, s’intitule Denis de Lionel Bailiu avec Fabrice Eboué et Jean-Paul Rouve . Du nanar pur jus, évité par tous les Français !
–  Cannes, Cannes, Cannes… Pour revenir sur cette édition de qualité, retrouvez notre dossier par ICI
–  Jean-Jacques Annaud tourne Wolf Totem d’après Jian Rong, budget de 30M$. A la production, Wild Bunch , Mars Films et Chian production.
–  08/05 : Sous surveillance avec Robert Redford entre en 8e place avec 181.000 entrées. Score moyen, mais supérieur au Trance de Danny Boyle qui doit se contenter d’un score misérable de 124.000 spectateurs. Son suspense gigogne nous a pourtant donné le vertige.
–  15/05 : Gatsby le magnifique ouvre brillamment le festival et devient également un beau succès pour la manifestation cannoise. DiCaprio s’empare de la première place avec 760.000 cinéphiles. En compétition, Le passé d’Asgar Farhadi avec Bérénice Bejo et Tahar Rahim obtient un beau succès. 260.761 spectateurs quand le documentaire sur François Hollande, Le pouvoir, entre laborieusement en 27e position avec 14.680 socialistes.
–  Le Palmarès cannois selon Spielberg : Grand Prix pour Inside LLewyn Davis des frères Coen, Prix de la mise en scène pour Heli d’Amat Escalante (toujours pas distribué à la fin 2013) et Prix du scénario pour A touch of sin, apparu sur le tard sur nos écrans en décembre. La vie d’Adèle de Kechiche obtient une triple Palme d’or (pour le film et ses deux comédiennes, Léa Seydoux et surtout l’incroyable Adèle Exarchopoulos). C’est le début d’une longue polémique autour du film d’Abdellatif Kechiche, dont le tempérament est pointé du doigt par l’équipe technique. Le conflit s’étendra à l’auteure de la BD, Julie Maroh, Léa Seydoux… Pitoyable de A jusqu’à Z. Heureusement, la carrière du film, en octobre, ne pâtira pas de ce travail de destruction massive d’une romance passionnée et cruelle qui n’en demandait pas tant !
–  22/05 : Fast & Furious 6, sorti du vivant de Paul Walker, démarre sur les chapeaux de roue : 1.546.806, soit le 2e démarrage de l’année, loin devant l’animation sans intérêt de la Fox Epic (un sous Arthur et les Minimoys) qui ne fédère que 413.000 lutins. Le cannois Only god forgives dérouille : 247.000 spectateurs pour ce film lent, sulfureux, et amoral, qui ne réalisera jamais le score élevé de Drive. Nicolas Winding Refn déconcerte dans l’hyper violence stylisée. Finalement, La grande Bellezza de Paolo Sorrentino commencera plus bas (47.900), mais aura au moins le mérite de rester dans le top 40 pendant plus de trois mois, grâce à un bouche à oreille très favorable.
–  Chloë Grace Moretz, Kristen Stewart, Juliette Binoche sont annoncées chez Assayas dans Sils Maria. Casting prometteur.
–  29/05 : L’ultime volet de la trilogie Very Bad trip entame une carrière élevée (944.983 entrées en première semaine), mais laisse tout le monde indifférent au final, tellement l’épisode est médiocre. Pendant ce temps, dans le circuit art et essai, un nouveau distributeur, Condor, issu de l’édition DVD, propose le premier Shokuzai de Kiyoshi Kurosawa… Une surprise qui envoûte les spectateurs avec 26.060 spectateurs pour le démarrage de la première partie. Le second épisode de ce « feuilleton nippon » sort en salle une semaine plus tard. Culte.
Juin 2013
–  05/06 : Shyamalan dirige (mal) Will Smith père et fils. After Earth n’est même pas dévoilé à la presse ; 548.000 spectateurs subissent sans avertissement le survival de science-fiction écolo ou scientolo (selon son regard) en tout cas pas rigolo du tout pour son studio, Sony, qui essuie les plâtres dans 502 salles. Josiane Balasko réalisatrice a perdu l’inspi avec Demi-sœur, film populo d’un autre âge… L’insolente comédienne des années 70-80 n’a plus sa verve irrésistible, il est loin le temps punk de Sac de nœuds : 106.000 spectateurs iront suivre ses aventures familiales en compagnie de Michel Blanc. On ferme le « terroir » avec Pop rédemption, qui démontre que Julien Doré n’est pas encore une star de cinéma (58.563/France en sept jours). Son album Love, proposé en fin d’année, rectifiera le tir.
–  L’affiche de L’inconnu du Lac suscite la polémique à Saint-Cloud et Versailles, où les municipalités sont outrées du caractère sexué du dessin. Decaux exécute la censure municipale à tendance homophobe.
–  Les multiplexes fêtent leurs 20 ans en France, après avoir décimé les salles de quartier ou de centre-ville. L’instigateur du mouvement vers le gigantisme, ouvrit ses portes un 9 juin 93 à la Garde dans la banlieue de Toulon. On connaît la suite.
–  Le festival d’Annecy se tient du 10 au 15 juin 2013.
–  12/06 : Star Trek into darkness n’a pas grand-chose de nouveau à offrir au spectateur et déploie un space opéra convenu. 433.000 pour une œuvre de cette ampleur, c’est peu. Le blockbuster de J.J. Abrams ne dépassera jamais le million, contrairement à Oblivion ou After Earth. Sofia Coppola rame avec The Bling ring (171.000) et le tour de France devient l’objet d’un gros bide cinématographique avec La grande boucle, conviant à peine 131.000 cyclistes sur ses routes. L’inconnu du lac d’Alain Guiraudie dépasse les frontières : celle du film communautaire gay ou de l’œuvre d’art et essai pure et dure auquel le cinéaste était cantonné jusqu’alors, pour s’envoler vers un succès inattendu : 40.000 curieux dans 60 salles dès sa première semaine d’exploitation. Le film sera présent dans de nombreux top 10 de fin d’année, dont le nôtre.
–  Le 19/06 : Man of Steel démarre à 1.054.000 entrées. Il doublera à peine ses entrées, malgré la Fête du cinéma et l’arrivée des vacances d’été. Pourquoi ? Les Français n’aiment pas cette relecture par le jeu vidéo du super-héros désormais incarné par Mark Cavill. La sémillante Joséphine connaît un succès d’estime auprès du public féminin (total de 591.000) en 2e position. Les Beaux Jours offre au 3e âge une raison d’aimer : 200.000 amoureux de Fanny Ardant en première semaine .
–  La Fête du cinéma bat son plein du 30 juin au 3 juillet, avec désormais un tarif unique à 3.50 la séance pour relancer la manifestation. Résultat, la fréquentation enfle de 27.5% par rapport aux chiffres de 2012.
– Le 26/06 : Moi, Moche et méchant 2 s’offre le 3e démarrage de l’année à 1.418.000 minions et deviendra le plus gros succès de 2013 avec 4.549.000 fidèles. A moins que Le Hobbit 2 ne le détrône en toute fin d’année… Très gros échec pour Misere : La marque des anges avec Gérard Depardieu et JoeyStarr. Le film de Sylvain White d’après Grangé est un camouflet de plus pour Depardieu qui a connu l’une des pires années de sa carrière (Turf, Les invincibles sont les deux autres désastres qui minent son potentiel commercial). Avec 113.000 entrées en première semaine, le thriller glauque ne dépassera jamais les 200.000 tickets vendus. Pour un budget de 15M d’euros, c’est tout simplement calamiteux. Flop également pour Julie Delpy dans Before Midnight qui démarre de façon molle à 41.000 entrées, malgré une belle carrière aux USA.
–  Dallas : la nouvelle génération ne séduit pas les spectateurs français et se voit déprogrammé après deux primes sur TF1. Le sequel tardif finit en deuxième partie de soirée, puis sur la TNT !