Le 6 novembre 2011
- Scénariste : Gloris, Thierry
- Dessinateur : Lamontagne, Jacques
- Série : Aspic
A l’occasion de la sortie du second Tome de la série Aspic, détective de l’étrange, nous avons rencontré pour vous ces deux auteurs : Thierry Gloris, scénariste et Jacques Lamontagne, illustrateur. Ce ne fut pourtant pas facile, mais bien que leur emploi du temps soit particulièrement chargé, ces deux voyageurs du moment ont eu la gentillesse de nous accorder un peu de leur temps entre leur descente du train et une séance de dédicace… Echange autour d’un plateau repas.
Bonjour ! Que pensez-vous de commencer avec un bref rappel de ce qui vous a tous les deux menés vers cette série de bande dessinée ?
Jacques L : J’ai travaillé une vingtaine d’années dans la création publicitaire mais j’ai toujours eu une grande passion pour la BD, une passion qui a commencé tout jeune avec des lectures assez classiques telles que Tintin, Gaston ou encore Astérix. Au travers de ma carrière j’ai eu l’occasion de travailler dans des magazines d’humour et de créer des BD en tant que scénariste et dessinateur mais c’est surtout le début d’internet en 1990 qui m’a ouvert des portes. Thierry et moi nous nous sommes rencontrés sur un forum consacré à la bande dessinée. Peu de temps après, des personnes de chez Soleil m’ont contacté et j’ai travaillé sur la série des Druides, puis on s’est retrouvé il y a 2 ou 3 ans et ça a débouché sur la série Aspic…
Thierry G : Jai fait des études d’histoire à Bordeaux, et je ne me destinais pas vraiment à être professeur. Après pleins de petits boulots, j’ai eu ma fille : du jour au lendemain j’ai décidé de faire de la bande dessinée.
(A Thierry) Les séries de bande dessinées que vous écrivez ne sont-elles pas justement votre manière à vous d’enseigner l’histoire ?
Non, je ne pense pas. A la base, je savais que c’était un plus par rapport a mes collègues, et je me suis dis que c’était peut être une façon de se différencier, de faire quelque chose d’un peu pointu mais j’ai toujours eu le souci de ne pas être chiant pour mon lecteur et donc de ne pas trop en mettre. C’est vrai que dernièrement j’ai travaillé sur une autre série qui me tenait à cœur parce qu’il s’agit d’une histoire familiale qui s’inscrit dans la grande histoire (malgré nous) et là, c’est vrai, il y a un petit côté témoignage, mais qui n’était pas conscientisé. Ce n’est qu’à la fin, après les deux albums et avec le retour du lecteur, que j’en ai réellement pris conscience. C’est un lecteur différent de celui d’Aspic, par exemple, c’est autre chose, un lecteur plus intéressé par ce pan de l’histoire.
Vous dites qu’il s’agit d’un lecteur différent de celui d’Aspic, d’après vous quel est le lectorat de cette série ?
Jacques : Moustachu !
Thierry : Moustachu tu dis toi ? On avait de la dame aussi… non, sérieusement, c’est un lectorat plutôt grand public, ce sont nos deux publics, celui de Jacques et le mien qui se rejoignent ici.
Vous ne pensez pas qu’il s’agisse d’un public plus pointu dans le domaine du polar, de l’intrigue ?
Thierry : On aimerait y arriver. Pour l’instant, c’est une série très jeune donc en mon sens c’est une série plutôt grand public.
Jacques : On a un public à deux niveaux : on peut tant s’y intéresser très jeune, que plus âgé et s’amuser à trouver les références qui y sont cachées.
Toutes ces références font partie du charme de la série, on se prend vite au jeu, non ?
Thierry : C’est vrai, et puis c’est une façon pour moi de travailler l’enquête en bande dessinée. Ce n’est pas facile, vraiment. En mon sens il faut au moins travailler sur deux tomes, comme ici, pour mettre en place un récit d’enquête : Un premier pour la mise en place de l’enquête et un second pour sa résolution. Par exemple Conan Doyle, sur ses enquêtes y va tout doucement, il emmène des petites choses au fur et à mesure. J’ai aussi essayé de travailler comme ça, avec des clés. C’est-à-dire que quelque part, le lecteur qui est malin peut savoir à peu près 4 à 5 planches avant ce qui va se passer. On peut donc soit suivre l’histoire de façon linéaire, assez simple, ou alors on peut jouer avec les clés. Par exemple, le lecteur pouvait connaître les liens de parenté de notre héroïne avec un personnage très connu de la littérature romanesque dès les premières pages en utilisant les indices, ou alors attendre sagement la fin du 2nd tome que ce soit révélé.
Jacques, avez-vous beaucoup dû vous documenter pour ce second tome ?
Non, le décor étant assez similaire que pour le premier, mes recherches étaient suffisantes pour ce tome-ci. Je m’étais déjà énormément renseigné, notamment en consultant plusieurs photographes, dont Charles Mainville, qui a pris de nombreux clichés de Paris au moment des travaux du boulevard Haussmann. Par contre, je prépare déjà le troisième tome. Le décor change, l’intrigue ne se déroulera pas dans le même quartier de Paris, je dois donc faire de nouvelles recherches.
Votre travail est basé sur le réalisme de vos illustrations…
Jacques : En effet, ça ce veut réaliste, mais si des historiens décidaient d’étudier les albums ils trouveraient certainement tout un tas d’erreur. Il y a des éléments qui ont été inventés pour la série, des ruelles qui n’existent pas… Nous ce qu’on veut avant tout c’est de servir une ambiance, de transporter le lecteur.
Au cours de vos réponses vous avez tous les deux abordé les sujets de la fin du second album et l’idée d’un troisième… Que nous réservez-vous pour la suite ?
Thierry : Ma suite c’est l’agence Aspic. Ce sont les deux personnages principaux, Mlle Vernet et monsieur Dupin. Quelque part, les tomes 1 et 2 sont la genèse de quelque chose et nous espérons aller plus loin. Je pense que l’univers est suffisamment riche, suffisamment attrayant pour le permettre. Il faut que nous en discutions avec notre éditeur et que Jacques termine son Druide 6, ensuite, on verra… De toute façon on fonctionne toujours par diptyque, il y aura donc forcément un tome 3 et un tome 4. Dupin a vocation à y devenir un personnage récurrent, c’est la figure paternelle en quelque sorte…
Donc une réconciliation prévue entre les deux personnages ?
Thierry : Ah non, je ne pense pas…
Un conflit alors ?
Thierry : Humm… Une concurrence, je pense.
Jacques : En fait c’est presque une relation père/fille qui anime ces deux personnages principaux !
Très bien, nous attendrons la suite avec impatience alors ! Auriez-vous un mot de la fin pour les bédeonautes ?
Jacques : Achetez Aspic, vous aimerez !
Thierry : Je n’ai rien à ajouter, tu as tout dit : si vous voulez connaître la suite, achetez notre tome 2 « l’or du vice » !
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