Le 6 avril 2016
Une édition à la hauteur de ce chef-d’œuvre intemporel et testamentaire.
- Réalisateur : Akira Kurosawa
- Acteurs : Tatsuya Nakadai, Akira Terao, Jinpachi Nezu
- Genre : Drame
- Nationalité : Français, Japonais
- Distributeur : Universal - StudioCanal
- Durée : 2h40mn
- Date de sortie : 20 septembre 1985
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– Sortie Blu-ray : le 12 avril 2016
Une édition à la hauteur de ce chef-d’œuvre intemporel et testamentaire.
L’argument : Hidetora Ichimonji est un seigneur tout-puissant dans le Japon du XVIe siècle. Ses trois fils, confrontés au problème du partage de ses terres, vont se déchirer dans une impitoyable querelle de pouvoir...
Le film : Ceux qui ont vu Ran à sa sortie n’ont pas oublié le choc esthétique et émotionnel qu’ils ont ressenti. Plus de trente ans après, le film se charge en plus d’une interprétation a posteriori : il sonne comme un testament, une somme émouvante ; car il s’agit d’un adieu multiple, à Shakespeare, à l’épopée historique, à la flamboyance. Mais en même temps, Kurosawa semble y résumer ses grandes réussites, du Château de l’araignée à Kagemusha, pour les dépasser et proposer une quintessence de son art. Ran signifie « chaos », et de ce film brutal, violent, sans concession, c’est bien ce qui ressort : un chaos intérieur et extérieur, l’enregistrement d’un monde opaque régi par de sombres pulsions ; une œuvre pessimiste, certes, mais dont la beauté fascinante, la science inouïe du cadre, l’invention formelle, semblent indépassables.
La critique : ICI
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Les suppléments :
Un Blu-ray complet de bonus, c’est ce qu’on attendait pour un film aussi important, même si tous sont loin d’être inédits. Suprêmement intelligent à son habitude, Chris Marker réalise avec A. K. un modèle de making-of réflexif, certes déjà présent dans d’autres éditions, mais dont on aurait déploré la disparition. Kurosawa, méticuleux et bienveillant, dirige son épopée sous une caméra admirative qui transforme un documentaire en ode poétique (1h10mn). Dans Akira Kurosawa, l’épopée et l’intime (2009, 42mn), de nombreux intervenants, qu’ils soient spécialistes, témoins ou même membre de la famille, reviennent sur le tournage dans des entretiens très informés et captivants. On y apprendra beaucoup sur la fabrication de certaines séquences ou, entre autres, sur la musique. Un peu en deçà, le regard de Catherine Cadou, interprète et traductrice proche de Kurosawa, fait du maître un portrait intime ; tout n’est pas palpitant, mais on sera intéressé notamment par la réception des films au Japon (1985, 14mn). Dans L’art des samouraïs, J-C Charbonnier évoque avec érudition les armes, les fanions ou l’armure japonais ; ce bonus pâtit tout de même d’une extrême spécialisation et d’un débit monotone (2003, 41mn). Suivent trois entretiens récents : le directeur de la photographie s’interroge sur le réalisme et affirme l’importance du story-board (10mn) ; L’actrice Mieko Harada revient sur le tournage et multiplie les anecdotes émues (21mn) ; l’écrivain et journaliste Michael Brooke analyse la carrière de Kurosawa et livre une analyse très factuelle du film, notamment par une comparaison féconde avec Le roi Lear (16mn). Au total, trois éclairages différents et complémentaires. En revanche la présentation de Ran au festival international de Tokyo 2015, avec une partie de l’équipe du film, reste anecdotique et parfois redondante (15mn). Un peu à part, un documentaire assez scolaire présente les samouraïs, dans l’histoire, au cinéma et ce qu’il reste de leur tradition (53mn).
Le Blu-ray du film contient un intéressant module sur la restauration, ses difficultés et ses réussites (9mn).
Copyright StudioCanal
L’image :
On s’incline : la restauration 4K est un prodige de précision ; les couleurs, capitales ici, sont éclatantes, les noirs profonds, l’image d’une stabilité et d’une beauté parfaite. Si un léger grain apparaît, notamment sur les ciels, il est la trace nécessaire de l’époque du tournage. Non, vraiment, c’est un bonheur de revoir Ran dans ces conditions.
Le son :
Les multiples pistes proposées (Japonais (DTS-HD 2.0), Japonais (DTS-HD 5.1), Italien (DTS-HD 2.0), Allemand (DTS-HD 2.0), Anglais (DTS-HD 2.0), Français (DTS-HD 5.1), Espagnol (DTS-HD 2.0) ), plus une kyrielle de sous-titres n’ont pas toutes été testées. Mais la VO rend justice à des dialogues aux infinies nuances, comme à la musique. Tout est admirable, les portes qui grincent ou les cavalcades, les chants des oiseaux ou … les silences. Bien que dotée d’une belle présence, la VF est un non-sens.
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