Viva la vida gay
Le 18 octobre 2008
En s’intéressant de près au mariage et à l’adoption, Queer as folk 4 voit ses gays flirter avec la vie des hétéros ! Un grand pas vers la maturité pour une saison plus sereine, mais passablement écrite.
- Réalisateur : Kelly Makin
- Acteurs : Gale Harold, Randy Harrison, Scott Lowell, Peter Paige, Sharon Gless
- Genre : Comédie, LGBTQIA+, Série télé
- Nationalité : Américain
- Voir le dossier : La série Queer as folk version américaine
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– Durée : 686mn
En s’intéressant de près au mariage et à l’adoption, Queer as folk 4 voit ses gays flirter avec la vie des hétéros ! Un grand pas vers la maturité pour une saison plus sereine, mais passablement écrite.
L’argument : Brian, Michael, Emmett , Ted et Justin sont de retour pour de nouvelles péripéties sexuello-sentimentales au cœur de Liberty Avenue, le quartier gay de Pittsburgh. Quatorze épisodes autour du sida, du cancer, de l’adoption et du mariage gay. Leur vie ne sera pas rose tous les jours dans cette avant-dernière saison de la série gay la plus culte de l’histoire de la télévision américaine.
Notre avis : La saison 4 de Queer as folk paraît parfois un peu irritante. Avec cette manie indéniablement américaine consistant à transformer le voisin d’à côté, homosexuel ou non, en parangon de réussite sociale, l’on retrouve notre bande de gay buddies de l’autre côté de la porte de la trentaine, sur un tremplin de réussite qui ne peut que les mener très haut. Un acte symbolique qui non seulement leur confère un minimum de maturité (Brian atteint d’un cancer apprend à se recentrer ; Michael et Ben se marient à Toronto après avoir adopté un ado séropo ; Lindsay et Mélanie connaissent les affres du couple qui dure, et oui 9 ans déjà, et doivent prendre sur elles pour évoluer dignement dans le respect de l’autre ; la mort de Vic des suites du SIDA ouvre à chacun des perspectives spirituelles sur la vie), mais en plus leur sert le rêve américain sur un plateau d’argent. Ainsi, Brian, fraichement ruiné et surendetté, chausse les pompes de chef d’entreprise ; Justin et Michael sont courtisés par Hollywood pour l’adaptation de leur icône dessinée rose, Flash ; Emmett, s’éprend d’une star de football américain nationale et hétéro, avec qui il couche dès que possible !
Ah, il est loin le temps des petites ambitions du samedi soir, quand Michael, alors chef de rayon dans un supermarché, dansait le nez gazé pour oublier l’insignifiance de son existence. L’évolution pépère des mœurs semble suivre celle des spectateurs, gays et trentenaires, qui sont censés s’identifier aux protagonistes en crise ou nageant dans le bonheur conjugal.
L’amalgame gay/outsider/hétéro/insider tourne à l’ obsession durant cette 4ème fournée d’épisodes. L’on y parle beaucoup d’adoption, de mariage, d’enterrement, de grossesse, voire d’accouchement, et ce avec une constance domestique, qui tiendrait presque de la parodie du quotidien des hétéros, comme si tous ces rites sociaux appartenaient à une norme collective. Pourquoi pas. Il n’empêche que pour vendre, les scénaristes continuent à beaucoup faire jurer ces figures, empiétées dans un Marais un peu vaseux, toujours prêtes à philosopher cul, et parfois finement, et avec beaucoup d’impertinence en plus. Ils décrivent une communauté qui aime s’adonner aux plaisirs explicitement sodomites dans des backrooms érotisées, lors de moments d’abandon extraordinairement chauds pour un programme télé, destinés, on l’imagine, principalement aux spectateurs libidineux âgés ou aux débutants sexuels.
De surcroît, cette saison trop courte, de 14 épisodes seulement, souffre des mêmes défauts que les précédentes. Les personnalités sont volatiles et changent de manière un peu trop radicale au cours d’une seule et même saison. Prenons, au hasard, Justin, qui, ici, évolue de l’extrémisme violent anti hétéro vers le blanc-bec branchouille dont Hollywood ne fera qu’une bouchée. On a du mal à y croire et encore plus à s’identifier à lui, alors qu’il incarne une grossière inconsistance psychologique.
Mais au final peu importe, le capital de sympathie pour tout ce monde haut en couleur, gagné lors de la première saison et développé par la suite, reste intact, et l’on se surprend encore à attendre le coffret suivant avec une certaine impatience. Mais cette fois-ci, au lieu de l’année coutumière, il ne faudra attendre qu’un mois, puisque Warner a décidé de sortir la saison 5 en novembre. Le rendez-vous, imminent, est donc pris pour clôturer cette saga rose bien charmante.
Le DVD
Comme toujours une édition sommaire.
Les suppléments
Comme beaucoup de gays achèteront aveuglement le produit, Warner n’a pas daigné inclure le moindre bonus, alors que l’édition zone 1 proposait entre autres un tour du Babylon, un reportage sur les costumes, un Making-of...
Image & son
L’image présente un contraste grossier, avec un grain télévisuel génant pour un DVD. Le seul effort de l’éditeur sur cette édition consiste en l’intégration d’une piste 5.1 en version anglaise, tandis que la piste française doit se contenter de son habituel son stéréo. Tout cela n’est pas très brillant.
- Copyright Warner
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