We the gay people
Le 20 février 2008
Cette saison, nettement supérieure aux précédentes, s’avère plus touchante et plus politique. Et pour les coquins bien plus torride.
- Réalisateur : Sarah Hardling
- Acteurs : Gale Harold, Randy Harrison, Peter Paige, Hal Sparks, Sharon Gless
- Genre : LGBTQIA+, Série télé
- Nationalité : Américain
- : Warner Home Video
- Voir le dossier : La série Queer as folk version américaine
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– Durée : 637mn (14 x 42 mn)
Cette saison, nettement supérieure aux deux précédentes, s’avère plus touchante et plus politique. Et pour les coquins bien plus torride.
L’argument : Sexe, amours et politique au menu de la troisième saison de la plus gay des séries. Brian, Michael, Ted, Emmett et Justin sont de retour. Le quartier gay de Pittsburgh ne s’en remettra pas. Vous non plus.
Notre avis : Un an jour pour jour après la sortie en DVD de la deuxième saison de Queer as folk, Warner se décide enfin à sortir la suite. Sortie tardive pour les fans qui à ce rythme devront attendre deux ans avant de découvrir la 5ème et ultime saison, pourtant disponible en zone 1 depuis longtemps.
L’attente valait cependant le coup, la saga connaissant ici un regain d’intérêt dramatique et psychologique. Les personnages se bonifient avec le temps. Plus complexes, moins versatiles. Tout simplement plus adultes, malgré leurs excentricité et leur mode de vie festif (c’est bien connu depuis Pédale douce que les gays sortent tous les soirs en discothèque ou dans les bars). Les bluettes sont toujours d’actualité (Justin récupèrera-t-il Brian après l’avoir laissé tombé pour un artiste de la bohème ?) mais la réflexion sur le couple homosexuel (l’homoparentalité ; la frustration du séropositif qui ne peut être père) et le caractère politique de l’homosexualité l’emportent.
La série milite ouvertement à gauche, dénonçant certaines pratiques individualistes et bourgeoises au sein de la communauté pour souligner la précarité des libertés homosexuelles qui dépendent des humeurs des politiques qui sont au pouvoir. Toute la saison se déroule autour d’élections municipales durant lesquelles le cynique Brian vend son âme au diable pour aider un ancien flic homophobe à briguer le poste de maire, alors que les établissements du quartier rose ferment les uns après les autres. Cette précarité est également sociale avec l’ado prostitué recueilli par Michael et son compagnon Ben, personnage complètement asocial qui est a priori destiné à succomber dans l’anonymat de la rue. Elle est aussi psychologique avec la déprime tragique de Ted suivant la perte injuste de son emploi dans le X. Les scénaristes reviennent donc sur le rêve américain et ses espoirs déçus, un rêve qui reprend vite ce qu’il a donné au risque de détruire tout ce/ceux qu’il a construit(s).
Finalement, les tortures intérieures et les blessures cachées de chacun des personnages touchent et émeuvent plus qu’auparavant. Y compris lors des scènes de fêtes qui masquent bien mal l’inopportunité des célébrations dans un monde placé sous le signe de l’incertitude. Ainsi si la saison se clôt positivement, elle laisse moult questions sans réponses et sait entretenir le suspense pour la quatrième saison.
Quant au sexe, l’un des moteurs de la série, ouvertement trash à ses instants, il s’avère plus que jamais explicite. Les scénaristes dénudent les protagonistes sur des chorégraphies hard ou sensuelles, lors de nombreuses scènes de backrooms et d’orgies. C’est souvent gratuit, pour émoustiller le téléspectateur ou choquer le beauf, culturel (l’importance de l’esthétique du nu dans la culture gay) mais surtout politique. A l’ère du retour inquiétant du puritanisme aux USA, Queer as folk revendique le droit à la différence - y compris au sein de la communauté représentée ici par des lesbiennes embourgeoisées (Mélanie et Lindsay), une folle (Emmett), des intellos (Ben), un baiseur capitaliste désabusé (Brian), un jeune artiste idéaliste (Justin), et un geek gentillet amateur de bédé (Michael). La série se sert du sexe comme une arme fatale, peut-être la seule à ne pas laisser toute l’Amérique indifférente.
Bref, cette saison 3, finement provocante et finalement bien sous tous rapports, ne devrait vraiment pas voir sa notoriété se limiter aux seuls homosexuels. Alors, ladies and gentlemen, soyez curious ! Soyez gay-curious ! Soyez tout simplement Queer as folk !
Le DVD
Une édition indigente bien décevante.
Les suppléments
Faire attendre les fans pendant un an pour livrer un coffret sans aucun bonus, alors que le zone 1 propose un disque entier de suppléments, c’est un peu se moquer du monde. Serait-ce la crise chez Warner pour qu’ils se livrent à ces petites économies ? On n’y croit pas un seul instant !
Image & son
L’image est de facture moyenne. La définition est parfois grossière. On a l’impression d’assister à une bonne VHS. A l’air de la haute définition, davantage d’efforts n’auraient pas été déplacés, surtout qu’au niveau du son l’éditeur n’a même pas ressorti la piste anglaise 5.1 du coffret américain. L’on doit se contenter au contraire d’un Dolby Digital, certes correct, mais assez peu percutant. Bref, rien de bien nouveau par rapport aux deux précédents coffrets.
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