Gay luron
Le 15 septembre 2006
Une série qui décrit sans artifices le milieu gay, au risque de choquer le puritanisme hétérosexuel.
- Réalisateur : Russell Mulcahy
- Acteurs : Gale Harold, Randy Harrison, Scott Lowell, Peter Paige, Chris Potter, Hal Sparks
- Genre : LGBTQIA+, Série télé
- Nationalité : Américain
- : Warner Home Video
- Voir le dossier : La série Queer as folk version américaine
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– Durée : 990 minutes
Une série qui décrit sans artifices le milieu gay, au risque de choquer le puritanisme hétérosexuel.
L’argument : Les aventures d’un groupe de copains gays dans la ville de Pittsburg : leur quotidien, leurs amours, leurs peines, leurs "coups" d’un soir, leur boulot, leurs difficultés à intégrer une société fortement homophobe... Des tranches de vie qui s’entrecroisent (au sens propre comme au figuré), sans que le destin ne livre forcément ses préférences.
Notre avis : "Ce qu’il faut savoir, c’est que tout tourne autour du cul. C’est vrai ! Les mecs y pensent toutes les 28 secondes. Ça, c’est les hétéros. Les gays y pensent toutes les 9 secondes. Que l’on soit au supermarché, dans un lavomatique ou dans une boutique, on se retrouve en train de mater un beau mec, plus sexy que celui avec qui on était la veille. C’est pour cela qu’on est tous au Babylon [une boîte de nuit] à une heure du mat’ au lieu d’être au lit. Mais qui voudrait se retrouver au pieu, surtout tout seul, alors qu’on pourrait être ici et rencontrer le plus beau mec que la Terre ait jamais porté. Enfin, jusqu’à demain soir. Je me présente Michael Novotny, mignon sans plus, 29 ans, 1m74, 69 kg, queue 23 cm. J’exagère un peu mais qui ne ment depuis qu’on drague sur le Net ?" Ainsi commence l’adaptation américaine et homonyme de Queer as folk (originaire en fait d’Angleterre) : par ce monologue introductif, le ton est donné : sans concessions, d’une sévère crudité et non dénué d’un certain humour choquant. Durant vingt-deux épisodes, on découvre ainsi les aléas de la vie compliquée de Brian (play-boy cynique qui tire tout ce qui bouge), Michael (faire-valoir du premier un peu plouc mais plein de tendresse), Ted (comptable laid comme un poux donc frustré sexuellement), Emmett (folle perdue d’une gentillesse touchante) et enfin Justin (éphèbe de 17 ans semeur de zizanie et d’amour).
Ce dernier va réaliser une entrée fracassante dans le Pittsburg nocturne et gay, nous ouvrant les portes d’un monde méconnu ; les personnages se heurtent, s’enfilent, se déchirent, se droguent, s’aiment à tout rompre pour mieux se séparer. Tous les sujets d’actualité - donc brûlants - sont abordés frontalement, sans équivoque, ce qui confère à cette série une sincérité insoupçonnée. On y apprend comment gérer l’homosexualité de son enfant, la première fois, la fidélité dans le couple gay, l’homophobie, l’homoparentalité, le SIDA, l’intégration professionnelle, le rejet des vieux, le cul sous toutes ses coutures, etc...
Sans fioritures et tout en rythme, Queer as folk dépeint un univers violent et attachant, bourré d’humour, extrêmement choquant peut-être, mais qui a le mérite de ne pas s’égarer dans des considérations vertueuses, propres aux séries grand public (interdit aux moins de 16 ans ici). Certes, sur le papier, ces personnages peuvent paraître caricaturaux, mais ils vivent grâce à de formidables acteurs, et représentent une communauté riche, en perpétuelle évolution, qui cherche sans relâche sa place dans une société réfractaire à son mode de vie. Une question demeure toutefois : cette série est-elle destinée uniquement à un public gay ou peut-elle être vue et appréciée à sa juste valeur par un public hétérosexuel ? Soyons honnêtes, autant les sujets de société abordés pourront éclairer quelques lanternes, autant ses scènes de sexe, filmées de façon très explicite, risqueront de geler le courage de certains. Car comme le souligne Michael en préambule, "tout tourne autour du cul !" Et il y en a énormément dans Queer as folk, sous tous les angles, dans toutes les positions, souvent dénué de sentiments. Les initiés apprécieront, les néophytes lâcheront des soupirs de saturation. Un homme averti en vaut deux.
Le DVD
Le(s) supplément(s) à ne pas rater : Aucun bonus à se mettre sous la rétine
Image & son : Si le générique de début vous fera hurler de peur avec son image granuleuse digne d’une VHS pourrie, le reste ne présente rien de choquant. Propreté télévisuelle respectable. Même sentiment pour le son - on ne saurait trop vous recommander la version originale.
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