Le 6 avril 2016
Un des fers-de-lance des films d’attaque animale, mis en scène avec originalité et savoir-faire par le futur réalisateur d’Highlander.
- Réalisateur : Russell Mulcahy
- Acteurs : Gregory Harrison, Bill Kerr, Arkie Whiteley
- Genre : Épouvante-horreur
- Nationalité : Australien
- Distributeur : Warner Bros. France
- Durée : 1h35mn
- Box-office : 77.128 entrées (Paris périphérie)
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 30 janvier 1985
- Festival : Festival d’Avoriaz 1985
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Un des fers-de-lance des films d’attaque animale, mis en scène avec originalité et savoir-faire par le futur réalisateur d’Highlander.
L’argument : Un soir, dans une maison isolée au milieu du désert australien, un vieil homme, Jake Cullen, et son petit-fils Scotty sont attaqués par un sanglier monstrueux. L’enfant disparaît et le grand-père, amputé d’une jambe, est un moment accusé du meurtre. Deux ans plus tard, Beth Winters, journaliste américaine, débarque dans la région pour enquêter sur un massacre de kangourous...
Notre avis : Clippeur renommé de Duran Duran et d’Elton John, l’australien Russell Mulcahy signe avec Razorback son premier long métrage. Celui qui fera par la suite Highlander met ici en scène un de ses films les plus intéressants.
Razorback apparaît comme une sorte de variation sur Les dents de la mer (1975) dans le bush australien. L’action prend place dans un coin perdu d’Australie, avec une menace permanente incarnée par un sanglier géant, le Razorback, qui s’en prend à l’Homme de façon totalement inattendue et surprenante. La scène d’ouverture du film est impressionnante et met directement le spectateur dans l’ambiance, avec la créature qui attaque de façon brutale un vieil homme et subtilise le petit-fils de ce dernier. Sans que l’on ne aperçoive à aucun moment le fameux Razorback...
Si ce long métrage est à ranger dans la catégorie « attaque animale », il se révèle pour le moins surprenant. A commencer par son scénario dont la trame n’est pas du tout linéaire. D’ailleurs, au bout d’un gros quart d’heure, on constate que le personnage principal disparaît pour laisser la place à un autre. Ce qui n’est pas commun en soi.
Pour asseoir le côté terrifiant et insolite de son œuvre, Mulcahy se sert utilement de son expérience de clippeur pour mettre en image les paysages insolites et grandioses de l’outback australien. La photographie très travaillée de Dean Semler (directeur de la photo sur Mad Max 2) conforte le côté onirique et intemporel de ce long métrage. Les filtres bleus donnent vraiment une impression unique à ce film.
Et puis certaines séquences sont totalement éthérées, dans une ambiance proche du Dust devil de Richard Stanley, à l’image du principal protagoniste qui erre dans le désert australien, comme une âme en perdition.
Mais l’intérêt de Razorback ne s’arrête pas là. Le film dresse un portrait sans concession d’une Australie rurale peuplée de rednecks dégénérés, rappelant clairement ceux de Wake in fright et plus récemment ceux de Wolf creek. Les autochtones ne sont guère plus accueillants que les timbrés de Massacre à la tronçonneuse.
Toute cette bande de joyeux culs-terreux et notamment les deux équarrisseurs, semblent comme tout droit sortis d’un mauvais trip. Mauvaise nouvelle pour le héros, ces personnages arriérés ne constituent pas le seul danger.
Dans cet univers hostile et où Mulcahy parvient à véhiculer un sentiment de peur, Razorback est avant tout le duel de l’homme contre la bête, avec ce sanglier géant – presque irréel – qui peut apparaître n’importe où. Même si le monstre est un faux sanglier (plutôt bien fait au demeurant), chacune de ses apparitions est marquante et nimbée d’une aura quasi mystique. Ne serait-ce pas le bras vengeur de la nature ?
Après tout, dans ces bleds paumés, les chasseurs sont à la limite de la psychopathie lorsqu’ils s’en prennent aux kangourous ou aux sangliers. La nature souhaite reprendre ses droits, et le final apocalyptique de Razorback est sacrément marquant, avec un abattoir devenant le lieu de tous les dangers.
Plus de trente ans après sa sortie, cette série B atypique vaut encore largement le coup d’œil, et reste l’un des fleurons du sous genre « attaque animale ».
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