Le 12 mars 2012

- Dessinateurs : FRANQUIN, GOTLIB, Marcel
- Plus d'informations : Le blog de Pirate Sourcil
Vous vous souvenez sans doute de la mésaventure qu’avait connue Piratesourcil en novembre dernier. Pour mémoire, l’auteur du blog avait été sommé de censurer une histoire qu’il avait postée, accusé par Pharos, la "police du net", de véhiculer des propos pédophiles.
Vous vous souvenez sans doute de la mésaventure qu’avait connue Piratesourcil en novembre dernier. Pour mémoire, l’auteur du blog avait été sommé de censurer une histoire qu’il avait postée, accusé par Pharos, la "police du net", de véhiculer des propos pédophiles.
L’histoire avait fait scandale, et on était en droit de se demander s’il était de bon ton de mettre à l’amende un auteur qui, loin de faire l’apologie des pratiques pédophiles, se contentait de traiter du sujet avec un humour noir qu’on lui connait bien. Tout au plus pouvait-on se demander si la blague était du meilleur goût, mais il s’agit là d’un autre débat qui ne devrait pas concerner Pharos.
Mais Piratesourcil, en bon citoyen, s’était appliqué et avait retiré de son blog la chute de son histoire, l’affaire aurait pu en rester là... Mais il est sans doute plus facile de s’attaquer à un blogueur BD qu’aux véritables cyber-criminels. La semaine dernière, l’auteur a vu débarquer chez lui la police judiciaire, sous demande du procureur de la république. Son materiel informatique a été confisqué et il a été convoqué le jour même pour être auditionné.
Il a pu récupérer son materiel le lendemain, car le doute était levé, Piratesourcil n’est finalement pas un dangereux criminel. Quoi que. Il est tout de même pressé de retirer quatre histoires considérées comme "sensibles" (pour information, il s’agit de La fête des pères, Le guide touristique, Une histoire de petit et Une histoire de monstre) de son blog.
Cette aventure est révélatrice des excès permis par la loi Loppsi. L’OCLCTIC (Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication) a le droit de faire bloquer des sites qu’il considère comme pédopornographiques, sans passer devant un juge. Ce service, rattaché au ministère de l’intérieur, est donc une nouvelle forme de censure avec les pleins pouvoirs décisionnels, libre de décider de ce qui peut être publié sur le net ou non sans aucune instance externe pour en limiter les excès. Voilà comment la censure se répand dans tous les domaines, jusqu’aux blogueurs BD.
Franquin aurait-il pu connaitre les mêmes déboires quand il se moquait de la peine de mort dans ses idées noires ? Ou Gotlib quand il dessine des enfants jouer avec les parties intimes du père noël ? Une chose est sure, on vit une drôle d’époque...