The first Yippee-ki-yay !
Le 6 janvier 2021
En 1988, John McTiernan signait un sommet d’action et de suspense porté par un Bruce Willis au top de sa forme. Piège de cristal est revenu en salles à partir du 3 septembre 2014 dans une remasterisation 4K du plus bel effet.
- Réalisateur : John McTiernan
- Acteurs : Bruce Willis, Alan Rickman, Paul Gleason, Bonnie Bedelia, Reginald VelJohnson, James Shigeta, Matt Landers, Rick Ducommun, Alan D. Purwin
- Genre : Action, Thriller, Film culte
- Nationalité : Américain
- Durée : 2h06mn
- Date télé : 4 novembre 2024 23:20
- Chaîne : W9
- Reprise: 3 septembre 2014
- Titre original : Die Hard
- Date de sortie : 21 septembre 1988
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Résumé : John McClane, policier new-yorkais, est venu rejoindre sa femme Holly, dont il est separé depuis plusieurs mois, pour les fêtes de Noël dans le secret espoir d’une réconciliation. Celle-ci est cadre dans une multinationale japonaise, la Nakatomi Corporation. Son patron, M. Takagi, donne une soirée en l’honneur de ses employés, à laquelle assiste McClane. Tandis qu’il s’isole pour téléphoner, un commando investit l’immeuble et coupe toutes les communications avec l’extérieur...
Critique : Un an seulement après leur collaboration sur l’impressionnant Predator (un must du genre alliant parfaitement cinéma d’action et de science-fiction avec Schwarzy en vedette bodybuildée), le réalisateur John McTiernan et les producteurs Joel Silver et Lawrence Gordon décident de remettre le couvert pour sortir un nouveau film d’action bien burné adapté librement du roman Nothing Lasts Forever de Roderick Thorp. Ainsi naissait Piège de cristal (Die Hard en VO), mano a mano intense entre le policier newyorkais John McClane (Bruce Willis) et une bande de criminels de haut vol menée par un certain Hans Gruber (Alan Rickman impeccable dans le rôle du méchant de service au plan méthodiquement calculé) à l’intérieur d’un gratte-ciel de Los Angeles.
L’une des grandes réussites à mettre au profit de ce premier Die Hard, c’est naturellement son protagoniste joué par un Bruce Willis au sommet de sa forme. Ce dernier s’abandonne à une attitude grinçante tout bonnement délectable (les cultes "Now I have a machine gun ho-ho-ho" et "Yippee-ki-yay, pauvre con !"), mais son personnage tranche surtout avec les repères fixés par des "action heroes" indestructibles aux muscles sur-développés qui sévirent durant toute la décennie 80 (Schwarzy et Stallone en tête avec les Rambo, Cobra, Predator, Commando et consorts). Le spectateur va pouvoir s’identifier plus facilement à un agent de police vulnérable aux balles et au verre brisé (qui n’a pas compati à la douleur lorsque la plante des pieds de Bruce Willis est entaillée par les débris tranchants ?), luttant pour des valeurs aussi respectables que la famille et les fêtes de Noël, bafouées et gâchées par toute une troupe de malfaiteurs européens. La souffrance et les difficultés qu’endurent McClane parviennent donc à le rendre bien plus humain qu’une simple brute épaisse aux yeux du public.
Dans Die Hard, le cinéaste John McTiernan sait parfaitement refléter à l’écran le rapport de force qu’entretient l’agent isolé face aux assaillants mais également envers l’architecture d’un gratte-ciel gigantesque. C’est d’ailleurs la célèbre tour de la 20th Century Fox à Los Angeles, haute de trente-quatre étages, qui devint le fameux Nakatomi Plaza pour les besoins du film. Une structure infernale que l’agent infiltré ne cessera de dompter durant un récital d’un peu plus de deux heures. L’enceinte fait presque figure de personnage à part entière, subissant des dégâts au rythme des blessures qui sont infligées au policier. Au cœur de ce concentré d’action savamment dosée, McTiernan sait aussi ménager un suspense diabolique (le jeu du chat et de la souris entre McClane et les braqueurs, les ripostes verbales à coup de talkie-walkie ou encore les sueurs froides dans les gaines d’aération et cages d’ascenseur) et se placer comme un modèle d’efficacité visuelle avec une caméra capable de capter une tension très forte et surtout de sublimer l’action sans avoir recours à un découpage intempestif (les fusillades et les cascades superbement chorégraphiées se montrent toujours très lisibles à l’écran). Le cinéaste nous glisse même une petite satire des médias en montrant des journalistes totalement dépassés face à la situation de crise au Nakatomi Plaza.
Il est de plus agréable de constater que des personnages secondaires comme le sergent Powell (Reginald Veljohnson) sont loin de se voir sacrifiés. Celui qui épaule McClane de l’extérieur entretient au fil des minutes une relation à l’aveugle qui en devient quasiment amicale et renforce encore un peu plus notre attachement pour le héros aux pieds meurtris.
Au final Piège de cristal introduit parfaitement le personnage de John McClane et lance de fort belle manière l’une des franchises d’action les plus populaires à ce jour (son succès engendrera quatre suites). Le film de McTiernan s’érige sans conteste comme un véritable sommet d’action et de suspense, et s’est imposé au fil des années comme une référence ultime et incontournable qui peine à prendre la moindre ride.
Notes : Piège de cristal fera son retour dans les salles le 3 septembre 2014 dans une superbe version remasterisée 4K.
Le film a récolté 140M$ au box-office mondial (dont 83M$ rien qu’aux Etats-Unis) ainsi que quatre nominations aux Oscars en 1988 (meilleurs effets visuels, meilleur son, meilleur montage et meilleurs effets sonores).
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