Le 2 novembre 2022
Une édition techniquement impeccable même si les suppléments sont d’intérêt inégal.
- Réalisateur : François Ozon
- Acteurs : Isabelle Adjani, Denis Ménochet, Hannah Shygulla, Khalil Ben Gharbia, Stefan Crepon, Aminthe Audiard
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Distributeur : Diaphana Distribution
- Editeur vidéo : Potemkine
- Durée : 1h26mn
- Date de sortie : 6 juillet 2022
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– Sortie DVD et Blu-ray : 8 novembre 2022
Résumé : Dans les années 1970 à Cologne, Peter von Kant (Denis Ménochet), réalisateur désormais reconnu, après une relation difficile, vit seul avec Karl (Stefan Crepon), son secrétaire qu’il malmène. Grâce à la grande actrice Sidonie (Isabelle Adjani), il rencontre et s’éprend d’Amir (Khalil Ben Gharbia), un jeune homme d’origine modeste. Il lui propose de partager son appartement et de l’aider à se lancer dans le cinéma...
Le film : François Ozon surprend une nouvelle fois dans l’alternance de ses productions. Après le drame familial basé sur un problème de société, Tout s’est bien passé, avec Sophie Marceau et André Dussollier, le cinéaste adapte une pièce de théâtre de Rainer Werner Fassbinder datant de 1971, dont ce dernier tira un film l’année suivante : Les larmes amères de Petra von Kant ("Die bitteren tränen der Petra von Kant").
Dans un huis clos respectant tous les codes du théâtre, Ozon revisite, tout en la respectant, l’œuvre de Fassbinder, mais s’appropie l’histoire en inversant le sexe des deux personnages principaux. La créatrice de mode de jadis devient ainsi un cinéaste aussi célébré que torturé sous les traits de Denis Ménochet, et la jeune mannequin se mue en jeune éphèbe, comédien en herbe aux dents longues, joué par Kalil Ben Gharbia. L’histoire d’amour du début va se transformer en relation destructrice pour le cinéaste qui va voir son protégé lui échapper quand arrivera le succès pour celui-ci. Le secrétaire sera le témoin muet de l’inexorable descente aux enfers de son employeur dont il devra subir les sautes d’humeur.
- Copyright Diaphana
Sidonie (Isabelle Adjani), une actrice et comédienne, qui doit beaucoup à Peter, s’amuse de la détresse de son ami tout en feignant de le plaindre. Hanna Schygulla, qui interprète sa mère compréhensive, était déjà présente en 1972 dans le rôle de Karin, la jeune mannequin : la boucle est bouclée. Par contre, la fille de Peter jouée par Aminthe Audiard est quelque peu sacrifiée.
Si l’univers kitsch choisi par Ozon fonctionne bien, on peut se trouver gêné, et ce fut mon cas, par les excès de Denis Ménochet dans la démesure et par les minauderies du personnage d’Isabelle Adjani (sans pour autant remettre en cause leur talent). Hanna Schygulla impériale, et Stefan Crepon en serviteur muet à qui rien n’échappe, tirent quant à eux, leur épingle du jeu.
Le test DVD
L’image :
Le travail de Manuel Dacosse, directeur de la photographie, est extrêmement bien rendu.
Le son :
Rien à signaler, sinon parfaitement restitué.
Les suppléments :
Nombreux et de durées très variables, les compléments sont aussitôt d’intérêt inégal.
Making of Hanna Schygulla (11mn30) : quelques répétitions et extraits de scènes où intervient l’actrice en forme d’hommage, qui vaut surtout par la photographie finale de toute l’équipe.
Entretiens avec François Ozon et les comédiens (10mn)
Le cinéaste explique sa passion et son respect pour l’œuvre de Rainer Werner Fassbinder qu’il avait déjà adapté en 2000 avec Gouttes d’eau sur pierres brûlantes. Alternativement, Denis Ménochet, Isabelle Adjani, Khalil Ben Gharbia et Stefan Crepon donnent quelques clés sur leur interprétation. Intéressant mais bien trop court
Essais photos et costumes et essais photos d’Amir et de Sidonie (7mn30) : cette succession un peu fastidieuse de photos permet néanmoins de découvrir certaines options non retenues. Les différentes pochettes de 33 tours de Sidonie qui respectent le style de l’époque valent le détour.
Projets d’affiche (2mn) : toujours intéressant. Un nombre important dans lequel il a dû être difficile de choisir.
Quand la peur dévore l’âme (25mn) : Mash-up de François Ozon (2007). Le cinéaste mêle habilement des extraits de deux films qui racontent dans les styles bien différents un amour impossible. Il s’agit de Tout ce que le ciel permet ("All That Heaven Allows") de Douglas Sirk (1955) avec Jane Wyman et Rock Hudson et Tous les autres s’appellent Ali ("Angst essen seele auf") de Rainer Werner Fassbinder (1974) avec Brigitte Mira et El Hedi ben Salem. Sirk était une référence pour Fassbinder et les deux le sont pour Ozon. Une curiosité que ce montage en forme d’hommage.
Et la traditionnelle bande-annonce.
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