Le 26 avril 2020
Son mari se trouvant emprisonné, Joy va devoir se débrouiller seule avec son tout jeune enfant. Ken Loach cherche son style dans le Free Cinema qui vit ses derniers temps. Son premier film est une belle curiosité.
- Réalisateur : Ken Loach
- Acteurs : Terence Stamp, Carol White, John Bindon
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Britannique
- Durée : 1h40min
- Titre original : Poor Cow
- Date de sortie : 5 décembre 1967
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Résumé : A Londres, Joy (Carol White) accouche d’un petit garçon, Jonnie. Elle est mariée à Tom (John Bindon), petit malfrat qui ne la ménage pas. Il prépare un vol avec des amis, mais celui-ci tournera mal et il va écoper de plusieurs mois de prison. L’un de ses complices, Dave (Terence Stamp), qui ne participait pas au vol, va tenter de séduire Joy. Pour gagner sa vie, l’héroïne travaille dans un pub et accepte de poser pour des photos coquines.
Critique : Joy, jeune et jolie femme, semble uniquement attirée par les mauvais garçons : d’abord son mari, qui vit de larcins, indifférent et volontiers violent ; puis un autre voleur dont elle s’éprend, certes plus attentionné et cultivé. Néanmoins, quand celui-ci sera également emprisonné, elle ne saura pas lui être fidèle, malgré ses promesses au parloir.
Sous le regard bienveillant du cinéaste, on suit le parcours de Joy, qui pense vivre comme une femme libérée, mais se laisse en fait ballotter par les événements de l’existence. Son mari en prison ; elle est obligée de retourner, avec son fils, vivre chez une tante. Ses revenus au pub ne lui permettant pas de subsister, elle doit se prêter à des séances photo pour de vieux pervers. Mis à part Dave, qu’elle finira par perdre, elle ne rencontre que des hommes intéressés, mais inintéressants.
Pour son tout premier long métrage de fiction, le documentariste Ken Loach oscille entre le style Free Cinema qui vivait ses derniers moments et le récit social naturaliste, qui deviendra son style unique au fil des années. Le film se suit sans déplaisir, illustre une réelle maîtrise. S’il n’est pas dénué de quelques facilités, il est bien ancré dans l’air du temps des sixties. Les chansons de Donovan participent pleinement à cette ambiance.
La mise en scène s’attache aussi à quelques gros plans appuyés, qui mettent en valeur la plastique et le joli sourire de Carol White, l’interprète de Joy, à la fois proche et éloignée des des futures interprètes de Ken Loach.
Le titre original, "Poor cow" ne se traduit pas littéralement (!), mais s’entend plutôt comme "Pauvre fille".
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