Parents, faites votre choix !

Et si vous ne deviez voir qu’un film avec vos enfants pendant ces vacances d’hiver, pourquoi ne pas choisir le fascinant et luxuriant Brendan et le secret de Kells ?

En ces temps de crise, les parents doivent serrer les budgets et tâcher de ne pas précipiter leurs enfants vers n’importe quelle niaiserie dont ils subiraient directement l’insipidité. Cela tombe bien. Les distributeurs, pour profiter pleinement des vacances d’hiver, un mois après les fêtes de Noël, leur proposent cette année encore, une belle gamme de productions enfantines et les exposent donc à l’éternelle question du choix. Mais que diable choisir qui puisse satisfaire toute la famille sans irriter le paternel ronchon et la mère courage, qui auront déjà bien du mal à garder les plus jeunes scotchés à leur siège, quand la tentation de la prise d’assaut des autres rangées s’emparera d’eux ? De manière consensuelle, Volt chez Disney s’érigera comme la solution de facilité ; La légende de Despereaux et son souriceau médiéval (Universal), malgré ses qualités réelles de divertissement américain, devra faire oublier son titre et son affiche peu vendeurs chez Universal ; Palace pour chiens comptera sur le soutien de la SPA pour s’affranchir de la lourde étiquette « comédie familiale yankee à tendance niaise » comme les spectateurs bien de notre terroir les détestent tant. Mais peut-être les parents auront-ils l’excellente idée de faire confiance à l’outsider irlandais - forcément moindre de par son budget et de par sa promo - qui confine tous les charmes pour captiver la famille entière, à savoir Brendan et le secret de Kells (sortie le 11 février).
Cette merveilleuse production, la plus originale et la plus impressionnante au niveau de l’animation vue depuis un moment, est visuellement une fantasmagorie de couleurs et de formes, un hommage esthétique aux arts médiévaux, aux croyances oubliées, à mi-chemin entre le conte païen et le récit chrétien, où mystères ténébreux, forêts enchantées et combats épiques se côtoient autour d’un petit bonhomme, le bien nommé, Brendan. Cet univers flamboyant, entre le rouge sang des guerres et les différentes teintes sylvestres, jamais ennuyeux et souvent fascinant, est la parfaite alternative à l’animation 3D standard en provenance des USA.
Ce spectacle fin qui impose magistralement ses différences sans jamais décevoir l’adulte et évidemment l’enfant, nous est proposé par le distributeur de l’animation de choix, Gebeka. Un nom qui est devenu en une dizaine d’années une estampille de qualité, avec des pépites comme Les trois brigands, Mia et le migou, Nocturna, U, Plume, Mon voisin Totoro, ou encore le sublime L’enfant qui voulait être un ours. Alors si vous n’avez pas confiance dans nos coups de cœur, faites au moins confiance à ceux de Gebeka Films et surtout à ce Brendan, malicieux et fantaisiste. Vous ne le regretterez pas.