Bloody Saturday
Le 19 juillet 2007
La violence en Irlande, dénoncée avec sobriété et justesse.
- Réalisateur : Pete Travis
- Acteurs : Gerard McSorley, Michelle Forbes
- Genre : Drame
- Nationalité : Irlandais
- Editeur vidéo : MK2 Video
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– Durée : 1h46m
Un samedi sanglant en Irlande, évoqué avec sobriété et justesse.
L’argument : Omagh, samedi 15 août 1998, ville paisible de l’Irlande du Nord. Une bombe de 250 kg explose dans le quartier très fréquenté de Market Street, faisant 29 tués et plus de 250 blessés. Un mois après l’attentat revendiqué par le Real IRA, les familles des victimes en colère contre la passivité et les mensonges de la police et de la justice des deux Irlandes, nomment le charismatique Michael Gallagher à la tête de leur mouvement et mènent leur propre enquête.
Notre avis : Après son très remarqué Bloody Sunday (2002), Paul Greengrass, se joint au réalisateur Pete Travis et signe le scénario d’un film tout aussi poignant et réaliste, entièrement filmé caméra à l’épaule. Deux regards, une même obsession. Dénoncer encore et toujours la culpabilité et l’abus de pouvoir des autorités irlandaises. Cette fois, la volonté et l’espoir d’en découdre se heurtent au découragement et à la perte d’identité qui menacent de rompre les individus, leur tissu social et familial. Mais si, contrairement à Bloody Sunday, la plongée au cœur de l’évolution physique et psychologique des personnages, après l’attentat, l’emporte sur la montée haletante de l’horreur du crime à venir, le film débordant d’émotion ne sombre pas dans le sentimentalisme. La même sobrieté et la même justesse guident encore une fois son déroulement.
La toute première partie du film alterne les plans filmés dans la précipitation de la préparation de l’attentat et de la nonchalance des badauds condamnés. Le regard, loin de s’appesantir sur la voiture meurtrière, les prochaines victimes, ou pire sur des corps sanguinolents et morcelés après l’instant fatidique, scrute ailleurs la mise en montre de l’horreur. Celle-ci réside en la bêtise humaine, ou plus exactement le manque d’information du policier censé délimiter un périmètre de sécurité. Il guide sans le savoir les sacrifiés à la mort. En outre, si la folie meurtrière ne vise pas une catégorie de personnes en particulier comme dans Bloody Sunday de Paul Greengrass [1], et que pour cette raison les spectateurs risquent de s’identifier en masse aux victimes et à l’incompréhension des familles, la colère et la souffrance que suscite par la suite l’attentat, magnifiquement transformées en force et espoir par le jeu très juste de Gérard McSorley, viennent encore appuyer le réalisme escompté.
[1] Bloody Sunday retrace l’engrenage politique qui mena treize membres d’une association catholique à la mort. Elles furent tuées le dimanche 30 janvier 1972 par l’armée britannique, à Derry, en Irlande du Nord, alors qu’elles défilaient pacifiquement pour l’égalité des droits entre catholiques et protestants
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