Tomer son père... ce héros !
Le 30 août 2015
Nuit blanche privilégie l’action nerveuse au détriment de la moindre psychologie des personnages. Mais où se trouve l’issue de secours de cette soirée laborieuse et interminable ?!


- Réalisateur : Frédéric Jardin
- Acteurs : Julien Boisselier, JoeyStarr, Tomer Sisley
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Action, Thriller
- Nationalité : Français, Belge, Luxembourgeois
- Durée : 1h38mn
- Date de sortie : 16 novembre 2011

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Nuit blanche privilégie l’action nerveuse au détriment de la moindre psychologie des personnages. Mais où se trouve l’issue de secours de cette soirée laborieuse et interminable ?!
L’argument : Un flic dérobe un gros sac de cocaïne à des trafiquants, mais il est identifié au cours de l’opération. Les truands prennent alors son fils en otage. Vincent doit faire l’échange - son fils contre le sac - dans une immense boîte de nuit tenue par les mafieux. La nuit qui commence sera la plus longue de sa vie et peut-être même la dernière.
Notre avis : Le thriller à la française misant l’intégralité de son attrait sur l’action pure et dure fait figure de Petit Poucet face à la maestria déployée en la matière par la machine de guerre américaine. Mis à part À bout portant duquel il se rapproche, la liste de qualité se réduit à peau de chagrin. Le réalisateur de Cravate Club change radicalement de registre pour s’atteler à un huis-clos explosif fort similaire à Nid de guêpes de Florent-Emilio Siri. La motivation de Frédéric Jardin est double : enfermer ses protagonistes dans un lieu clos, en l’occurence une boîte de nuit tenue par un ponte de la mafia, et aborder le thème de la paternité par le biais de l’enlèvement du fils du ripou (le rebeu dans Neuilly sa mère !).
Dès la scène d’ouverture, il témoigne toute son admiration pour le cinéma viril de Michael Mann. Toutefois, la fusillade inaugurale n’arrive même pas à la cheville de Heat qu’elle évoque immanquablement. Quant aux séquences dans la discothèque, habituellement très cinégéniques (l’ombre du cinéaste de Miami Vice - Deux flics à Miami plane toujours), elles frôlent la ringardise et produisent un effet des plus cacophoniques.
À l’inverse de Truands de Frédéric Schoendoerffer évoluant dans le même milieu, Nuit blanche omet l’essentiel en négligeant la psychologie des personnages envers lesquels on ne ressent pas une once d’empathie tant ils sont caricaturaux et par conséquent dénués de la moindre crédibilité (Tomer Sisley qui prend un malin plaisir à se démener en diable depuis Largo Winch, Joey Starr en bad boy,...). Au bout de longues minutes éprouvantes de rafales de balles, de bastons, d’une flopée d’injures proférées et de dialogues crétins (du style - résumant parfaitement le film - : "Pas mal ta veste ! Non, je plaisantais ! Elle est à chier !"), on en vient à se dire que le videur aurait mieux fait de ne jamais le laisser pénétrer dans la boîte de nuit... Vous voilà prévenus !