Nord - La critique

Nord, une comédie norvégienne qui porte bien son nom, mais qui nous laisse froid.

L’argument : Jomar Henriksen, ancien skieur professionnel, travaille comme employé sur les pistes. Il ne veut désormais plus entendre parler de ski et néglige les tâches qu’on lui a confiées. Il passe son temps à fumer, à boire et surtout à ne rien faire.
Un jour, un ancien copain se présente chez lui et lui annonce qu’il est le père d’un enfant qui vit avec sa mère dans le nord du pays : c’est le moment où jamais de tourner le dos à cette existence vie. Commence ainsi un voyage à moto-neige ponctué de rencontres loufoques et d’aventures insolites.

© Bodega Films

Notre avis : Jomar travaille dans une station de sports d’hiver. Il est dépressif, sa vie l’ennuie, il n’a aucun objectif précis. Lui qui a pratiqué le ski en professionnel doit désormais coordonner les activités touristiques d’un centre sportif et n’y trouve pas satisfaction. C’est pourquoi, lorsqu’il apprend qu’il est le père d’un petit garçon, ni une ni deux, il saisit l’occasion pour tout quitter. Et il n’y va pas de main morte puisqu’il met en scène sa propre mort en faisant brûler sa maison. Cet homme part à l’aventure à travers les territoires enneigés de la Norvège, vers le nord, il va sans dire. La recherche de son fils représente à la fois un alibi, une excuse et une justification pour son départ mais ne constitue pas un but en soi. Cette déroute se justifie plutôt comme une démarche introspective pour toucher enfin à son être constitutif, son identité.

© Bodega Films

Au cours de son périple, Jomar fait des rencontres qui lui permettent de se construire, se connaître et se maîtriser. Des individus qui vont lui montrer qu’il existe autre chose, d’autres mondes, d’autres mentalités, d’autres possibles que ceux qu’il connait. Mais chaque personne qu’il croise est singulièrement à l’ouest, à l’est, au sud, la boussole n’indique plus le nord. Tous sont exilés, isolés, vindicatifs ; autant de facettes de la personnalité de notre héros. Nord se construit autour de scénettes successives qui ne trouvent pas de solidarité, de liens logiques entre elles, si ce n’est d’offrir quelques bonnes répliques, quelques situations cocasses et absurdes - ce qui est intéressant mais pas suffisant pour permettre de créer une attente spectatorielle et une tension narrative. Le procédé de marquer chaque évènement par un tonitruant extrait de rock made in Norvège déçoit par son côté répétitif. Ce qui plaît et surprend occasionnellement devient lassant lorsque cela se systématise.
Nord - qui porte bien son titre - est une comédie qui prend la vie du bon côté ; autrement dit, pour Rune Denstad Langlo, par l’absurde, mais qui aurait réellement provoqué l’hilarité avec un scénario plus construit car on en ressort refroidi.

© Bodega Films

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