Livre ouvert
Le 19 février 2015
Malgré son joli trio de réalisateurs, cette énième adaptation de Lovecraft ne tient jamais ses promesses et seule la présence de Jeffrey Combs offrira un soupçon de satisfaction aux amateurs d’horreur.
- Réalisateurs : Christophe Gans - Shusuke Kaneko - Brian Yuzna
- Acteurs : Bruce Payne, David Warner, Jeffrey Combs
- Genre : Fantastique, Épouvante-horreur
- Nationalité : Américain, Français
- Durée : 1h36mn
- Titre original : Necronomicon: Book of Dead
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Malgré son joli trio de réalisateurs, cette énième adaptation de Lovecraft ne tient jamais ses promesses et seule la présence de Jeffrey Combs offrira un soupçon de satisfaction aux amateurs d’horreur.
L’argument : En quête d’inspiration, Howard Philip Lovecraft s’infiltre dans les sous-sols d’une bibliothèque renfermant le Necronomicon, grimoire maléfique rédigé sur une peau humaine. Cette lecture va lui inspirer trois histoires terrifiantes.
Notre avis : Si on ne peut pas dire que les productions de Brian Yuzna adaptées de H.P. Lovecraft (la très sympathique trilogie Re-Animator, From Beyond et Dagon) étaient particulièrement fidèles à l’esprit de l’auteur, il s’agissait néanmoins de séries B imaginatives et réalisées avec une maitrise du mauvais goût admirable par Yuzna et son compère récurrent Stuart Gordon. Au panthéon des personnages cultes du cinéma alternatif des années 80, le détestable docteur Herbert West, interprété avec talent par Jeffrey Combs, n’est égalé que par le fameux Freddy Krueger et le Ash de Bruce Campbell. Sensé servir d’apothéose à ce cycle lovecraftien en adaptant trois nouvelles au sein d’un même long-métrage, Necronomicon avait de quoi intriguer. Co-produit par le vénérable Samuel Hadida (Crying Freeman, Les lois de l’attraction, Le Parfum, etc), ce film à sketches propose la rencontre improbable entre l’auteur culte et trois réalisateurs aux sensibilités opposées et issus de trois continents différents. C’est donc l’occasion pour Christophe Gans de participer là à son premier film. Il est rejoint par Shusuke Kaneko, futur auteur de l’excellente trilogie Gamera ainsi que de Godzilla, Mothra and King Ghidorah : Giant Monsters All-Out Attack, qui malgré son titre à rallonge est de loin le meilleur film de la série Godzilla avec l’original de 1954. Brian Yuzna réalise quant à lui le dernier segment ainsi que les courtes séquences mettant en scène Jeffrey Combs dans la peau de Lovecraft. Bien que surtout connu en tant que producteur, Yuzna a réalisé quelques petites perles, dont notamment le fascinant Society, à ne pas voir le ventre plein. Un bien joli pédigrée aux commandes de ce Necronomicon. Mais si le problème des films à sketches est qu’ils sont généralement inégaux, ici tout est raté dans les grandes largeurs.
Si Christophe Gans n’a jamais réussi à égaler dans sa filmographie les sommets atteints par Yuzna et Kaneko, il s’en sort un peu mieux qu’eux dans son segment, qui propose quelques choix esthétiques intéressants et est porté par le charisme de Bruce Payne. Pas de quoi s’ébahir pour autant, car passé une introduction sympathique, son segment sombre vite dans le ridicule le plus total, rempli de tous côtés d’acteurs de seconde zone, d’effets spéciaux rigolards et d’un gore malvenu. Car les déformations dégoulinantes dont le film est rempli font plus sourire qu’autre chose. Cascades de chair putrescente qui se succèdent d’un sketche à l’autre, elles évoquent parfois certaines séquences d’Helllraiser et de Society, sans la poésie macabre du premier ni le nihilisme hilare du second. Les autres segments diffèrent finalement trop peu les uns des autres et Kaneko et Yuzna enfoncent le clou de la médiocrité autant qu’ils le peuvent. Quelques acteurs flottent au dessus du lot comme le toujours génial David Warner qui parvient à garder la classe quand bien même il est entouré d’un duo d’actrices qui n’ont vraiment pas envie d’être là.
Difficile de trouver quoi que ce soit à sauver de ce naufrage. Le concept de base était particulièrement fort et l’idée de suivre les aventures de Lovecraft dans sa quête du mythique livre maudit avait de quoi séduire. Mais ce concept ne porte jamais ses fruits malgré la bonne volonté de Jeffrey Combs. Les trois réalisateurs étouffent toutes les bonnes idées du script à coups de cascades ridicules et de dialogues surréalistes. Necronomicon est un cocktail obsolète de clichés horrifiques malvenus et d’effets spéciaux sans charme d’où surnage pourtant une jolie liste de noms qui nous signeront plus tard quelques excellentes séries B. Un gâchis.
- © Metropolitan FilmExport
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