Mort sur commande
Le 9 janvier 2008
Le phénomène Death note débarque au cinéma avec l’adaptation live terriblement boursouflée d’un manga génial. Problématique.
- Réalisateur : Shusuke Kaneko
- Acteurs : Tatsuya Fujiwara, Ken’ichi Matsuyama
- Genre : Fantastique
- Nationalité : Japonais
- Date de sortie : 9 janvier 2008
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– Durée : 2h06mn
– Titre original : Desu nôto
Le phénomène Death note débarque au cinéma avec l’adaptation live terriblement boursouflée d’un manga génial. Problématique.
L’argument : Le Cahier de la Mort. Il suffit d’y apposer le nom de la personne à châtier et d’avoir en tête son visage pour que cette dernière meure d’une crise cardiaque. Quand ce cahier tombe entre les mains de Light, brillant lycéen au tempérament assez taciturne, il décide d’exploiter le Death Note pour appliquer sa propre justice et devenir l’égal de la mort. Ainsi, Ligth note soigneusement les noms des meurtriers les plus recherchés par la police, restés impunis jusqu’à présent. Cette vague de morts mystérieuses alerte Interpol, qui, dépassé par la situation, confie l’affaire à Lind L. Tailor, plus communément appelé L. Personne ne connaît son véritable nom, ni son visage, mais il résout n’importe quelle affaire, même celles où la mort est impliquée. Une traque infernale s’engage alors entre les deux hommes, sous le regard amusé de Ryûk, le Dieu de la mort à l’origine de ce carnage.
Notre avis : Adapté du manga éponyme de Takeshi Obata et Ôba Tsugumi, Death note se présente comme une enquête fantastique où un jeune étudiant découvre, grâce au cahier maléfique d’un dieu de la mort, qu’il peut tuer qui il veut en quarante secondes. Très vite, il est traqué par un mystérieux personnage envoyé par Interpol pour stopper le massacre. Entre-temps, la petite amie du premier va le faire méditer sur les conséquences morales de ses actes. Dans le manga, ces quêtes identitaires riches en rebondissements dérangeants amènent le lecteur à réfléchir sur la nature des événements. Hélas, dans la version cinéma, un édifiant cahier des charges impose ses lois. En réduisant toute la complexité de l’intrigue originelle à un précipité consensuel prompt à séduire un public adolescent, le cinéaste Shusuke Kaneko, connu pour sa trilogie Gamera, ne respecte que l’écrin, le style mais supprime tout ce qui faisait l’intérêt du manga. A savoir le mystère et l’ambiguïté.
On est moins au cinéma que devant une tentative balourde d’internationalisation (BOF branchée, zébrures grand-guignolesques). L’idée de donner plus d’importance à un personnage féminin totalement accessoire dans le manga paraît bien malvenue et la mise en scène ne cherche même pas à respecter le très beau découpage de Obata qui rivalise d’idées formelles. Sans oublier les effets de synthèses inadéquats et l’interprétation, médiocre, qui épuisent les résistances. Résultat ? Les puristes seront déçus et les profanes risquent de ne pas comprendre grand-chose si ce n’est qu’il s’agit d’un matériau certes fascinant mais difficilement exploitable au cinéma.
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