Baudrucherie
Le 11 septembre 2007
De l’expérimental qui se transforme en toc prétentieux. Le néant à l’état pur.
- Réalisateur : Bertrand Bonello
- Genre : Expérimental
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 12 septembre 2007
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De l’expérimental qui se transforme en toc prétentieux. Le néant à l’état pur.
L’argument : My new picture est un projet qui part d’un album de musique et qui est fait pour être décliné sous plusieurs formes, avec des durées différentes. Il y a le CD/livret photo (65 minutes), le film (40 minutes), l’installation (4x10 minutes) et le site internet. Le film est divisé en quatre parties. Comme chez Godard. En pire.
Notre avis : Quelques mois après les insupportables Chansons d’amour, de Christophe Honoré, My new picture, de Bertrand Bonello vient élargir le cercle des films bobos qu’un public parisien va s’empresser de porter au pinacle en multipliant les superlatifs dérisoires. Rassurons les sceptiques : tout ça, c’est du vent, du feu de paille, du rien. Au programme : une idée concept (permettre au spectateur d’écouter de la musique au cinéma) ; une actrice qui écoute une musique en pleurs (le pire de la Nouvelle Vague) ; des photographies teintées de rouge (pour faire raccord avec le mur d’une galerie d’art) et deux trois images subliminales (pour la pose et la flambe). Le cinéaste emballe le tout avec une musique tendance électro-rock-lounge et obtient un sommet de branlette intellectuelle qui aimerait sans doute passer pour un machin précurseur et avant-gardiste. Comme si à côté le cinéma d’Eisenstein était de la pure gnognotte formelle.
Ce qu’il sait moins, c’est que Bonello vient de pondre une ineptie dont l’inanité n’a d’égal que la prétention et qui évoque dans ses meilleurs moments les pires passages à vide de Chris Marker. Ça ne dure - heureusement - qu’une demi-heure et à force de mouliner du vide et de prendre les spectateurs pour des ignares, l’auteur (qui s’écrit aussi avec "h") réussit un tour assez pénible : donner l’impression que son caprice intello n’en finit plus de finir. Confirmation qu’entre la veine populo-démago des comédies bien grassouilles de chez nous et les expérimentations auteurisantes bidons de petits malins escrocs, le cinéma français traverse une très mauvaise passe.
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