Le 1er septembre 2016
- Réalisateurs : Wim Wenders - Denis Villeneuve - Derek Cianfrance
- Festival : Festival de Venise 2016
Cinémas allemand, américain et canadien se montraient jeudi sous leur meilleur jour, lors de la seconde journée de compétition de la 73e Mostra de Venise. Outre la projection de Les Beaux Jours d’Aranjuez de Wim Wenders, Derek Cianfrance et Denis Villeneuve présentaient respectivement Une vie entre deux océans et Premier Contact.
Wim Wenders, Derek Cianfrance et Denis Villeneuve le même jour en compétition de la Mostra de Venise, difficile d’imaginer programme plus alléchant eu égard au manque de saveur de l’édition 2015. Au programme, notamment, deux films sur le langage : Les Beaux Jours d’Aranjuez et Premier Conctact.
Le papa de Paris Texas présentait Les Beaux Jours d’Aranjuez, drame porté par Reda Kateb, Sophie Semin ou encore le grand Nick Cave en personne. Longtemps hanté par une éthique inébranlable en matière de rapport à l’image, dans ce que le cliché peut avoir d’immontrable ou au contraire de légitime, le réalisateur de Les Ailes du Désir semble dernièrement délaisser ses premiers amours pour des sentiers plus balisés. Là où l’hagiographie fut pour lui une façon par le passé d’expérimenter avec une liberté sidérante (Nick’s Movie pour Nicholas Ray, Tokyo-Ga pour Yasujiro Ozu), les documentaires en forme de lettres enflammées ne valent plus désormais que pour leur caractère esthétisant (Pina pour la grande Pina Bausch, Le sel de la Terre pour le plus discutable Sebastiao Salgado). Une logique où le politique s’efface derrière la beauté des formes, où la 3D notamment vient justifier une démarche prétendument expérimentale. Cette fois, avec Les Beaux Jours d’Aranjuez, Wim Wenders use de nouveau de la stéréoscopie comme d’un levier à même d’intensifier le drame. Le résultat s’avère toutefois époustouflant par sa maîtrise technique et discursive. Où les traces d’une contre-culture, immanentes aux débuts de Wenders, rejaillissent en creux.
La critique de Les Beaux Jours d’Aranjuez est disponible ici.
Derek Cianfrance entrait de son côté dans la course au Lion d’or avec Une vie entre deux Océans (The Light Between Oceans), adaptation d’un roman signé M.L. Stedman. Le réalisateur des jolis mélodrames Blue Valentine (surtout) et The Place Behind the Pines conserve la même patte glacée de ses premiers films, mais laisse cette fois son récit basculer sur un axe plus cosmique et métaphysique. L’histoire mouvementée de Tom et Isabel Sherbourne (Michael Fassbender et Alicia Vikander) vibre au rythme de la musique du grand Alexandre Desplat – collaborateur à ses heures de deux réalisateurs cette année en compétition : Terrence Malick et Wim Wenders.
Lire la critique de Une vie entre deux Océans ici.
Mais celui que l’on attendait le plus, sans doute, ici à aVoir-aLire n’est autre que Denis Villeneuve, lui dont la carrière de réalisateur n’a cessé dernièrement de gagner en ampleur – grâce surtout au rebond rendu possible par l’adaptation de la pièce Incendies de Wajdi Mouawad. Premier Contact, c’est le nom de son nouveau long métrage, est une œuvre de science-fiction articulée autour d’une invasion extra-terrestre. La présence du réalisateur de Sicario dans ce registre est importante à deux niveaux. D’une part parce que son cinéma semble n’avoir jamais été si dense que lorsqu’il revêt les attributs du cinéma de genre. De l’autre parce qu’il permet entre les lignes d’imaginer de quoi sera fait son Blade Runner 2, suite a tournage déjà houleux du film culte de Ridley Scott - même si Denis Villeneuve a précédemment prouvé qu’il était capable de modeler son style au gré des besoins.
La critique de Premier Contact est à lire ici.
Vendredi, troisième jour de compétition de la Mostra 2016, sera notamment projeté Nocturnal Animals, deuxième long métrage signé Tom Ford. Où Amy Adams, Jake Gyllenhaal, Isla Fisher, Armie Hammer et même Michael Shannon se fondent dans une trame scénaristique mise en abyme à la Robert Altman.
Copyright Merrick Morton / Focus Features
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