Le 9 septembre 2016
- Réalisateurs : Emir Kusturica - Lav Diaz
- Festival : Festival de Venise 2016
Emir Kusturica venait présenter son film L’Amour et la paix (On the Milky Road) sur la lungomare Marconi, lors de la dixième journée de compétition de la 73e Mostra de Venise. Le Philippin Lav Diaz était également au centre de toutes les attentions avec The Woman who left.
L’Amour et la paix (On the Milky Road), l’histoire d’un laitier serbe troublé par l’arrivée d’une mystérieuse femme italienne, est le nouveau film d’Emir Kusturica à affronter le jury de la Mostra de Venise. Au Lido, le cinéaste serbe avait déjà remporté le Lion d’or de la Première Œuvre en 1981 pour Te souviens-tu de Dolly Bell ?, avant de décrocher le Lion d’argent du meilleur réalisateur avec Chat noir, chat blanc en 1998.
Emir Kusturica comptait il y a quelques mois sur une sélection de son film en compétition du Festival de Cannes 2016. Mais Thierry Frémaux en avait jugé autrement, ce que le Serbe attribua, vexé, à ses déclarations de soutien à Poutine relayées par le Hollywood Reporter. C’est finalement Alberto Barbera et le Festival de Venise qui permirent à son film de se faire une place parmi les grands rendez-vous internationaux du septième art.
Un autre grand habitué de la Mostra de Venise faisait lui aussi le sel de la dixième journée de compétition, sur le Lido : Lav Diaz avec son film The Woman who left, nouveau rejeton achromatique. Rappelons que le cinéaste philippin avait entre autres obtenu un prix en compétition de la Mostra lors des éditions 2007 et 2008 - ses films Death in the Land of Encantos et Melancholia étaient alors récompensés. Figure incontournable du cinéma contemporain, Lav Diaz n’a cessé depuis le début des années 2000 de militer en creux pour un cinéma libéré de la servitude des lois de l’industrie. La lutte contre la tyrannie, contre la pauvreté ou encore contre l’aliénation de l’individu philippin ont toujours irrigué chacune de ses œuvres. Tel Wang Bing ou Pedro Costa, le réalisateur a pour habitude de jouer sur la durée - ses films dépassent souvent les 4h -, ne serait-ce que parce qu’il estime que c’est l’espace qui prévaut sur le temps, et non l’inverse. La même radicalité semble irriguer son nouveau film The Woman who left, auquel nous n’avons pour l’heure assisté.
Samedi 10 septembre, onzième et dernière journée du festival, sera annoncé le palmarès de la 73e Mostra. Antoine Fuqua présentera quant à lui hors compétition et en guise de film de clôture son remake du film culte Les Sept Mercenaires.
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