Le 6 décembre 2017
- Acteur : Johnny Hallyday
- Voir le dossier : Nécrologie
L’idole du rock français, devenue icône nationale, a eu une carrière cinématographique qui lui a fait côtoyer Corbucci et Lelouch, mais aussi Godard et Johnnie To.
« Idole des jeunes » et pionnier du rock français dans les années 60, Johnny Hallyday est devenu au fil des décennies une légende, sa voix et sa présence scénique lui ayant permis de s’adapter à tous les styles musicaux. Si Souvenirs, souvenirs, Retiens la nuit ou Laura font désormais partie du patrimoine musical national, la star a également fréquenté, avec des hauts et des bas, les studios de cinéma. Depuis une apparition (coupée au montage) dans Les Diaboliques (1955) de Henri-Georges Clouzot au récent Chacun sa vie de Claude Lelouch, les relations entre Johnny et le cinéma ont été variées et contrastées… Au début de sa carrière, les producteurs ont tenté d’exploiter sa notoriété dans la vagué yéyé, le portant en tête d’affiche aux côtés de Sylvie Vartan ou Dany Saval dans les improbables D’où viens-tu… Johnny ? (1963) de Noël Howard et Cherchez l’idole (1964) de Michel Boisrond. Cinecittà le réclama, et il se moula dans l’univers du western spaghetti avec Le Spécialiste (1969) de Sergio Corbucci.
Mais las de se voir proposer des rôles sans consistance dans des films mineurs, Hallyday prit ses distances avec le cinéma et il faudra attendre le milieu des années 80 pour le voir porter un projet ambitieux : dans Détective de Jean-Luc Godard (avec Nathalie Baye et Claude Brasseur), il incarnait un boxeur déchu, loin de son look usuel, avec un jeu d’acteur plus proche du celui du modèle bressonnien que des conventions de l’Actors Studio. Une présentation en sélection officielle à Cannes et un accueil critique plutôt favorable ne suffirent pas pour attirer le public mais son image fut redorée auprès des cinéphiles. L’acteur-chanteur accepta alors les propositions de cinéastes ambitieux tels Costa-Gavras et Laetitia Masson, sans renoncer pour autant à des films de genre dont le redoutable Terminus (1987) de Pierre-William Glenn. En 2002, il fut le partenaire de Jean Rochefort dans le méconnu L’Homme du train de Patrice Leconte, et son interprétation lui valut le prix Jean-Gabin. On peut aussi citer Jean-Philippe (2006) de Laurent Tuel, dans lequel il jouait son propre rôle auprès de Fabrice Luchini, ainsi que Vengeance (2009) de Johnnie To, peut-être le meilleur film de sa carrière d’acteur. Johnny Hallyday qui vient nous quitter était âgé de 74 ans.
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