Le 1er août 2020
Un film 100% lelouchien qui n’a d’autre prétention que de célébrer la vie, tout simplement.
- Réalisateur : Claude Lelouch
- Acteurs : Béatrice Dalle, Johnny Hallyday, Elsa Zylberstein , Jean Dujardin, Eric Dupond-Moretti
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Durée : 1h53mn
- Date télé : 2 août 2020 21:05
- Chaîne : France 2
- Date de sortie : 15 mars 2017
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Résumé : Ils ne se connaissent pas, mais tous ont rendez-vous pour décider du sort d’un de leurs semblables. Avant d’être juges, avocats ou jurés, ils sont d’abord des femmes et des hommes au tournant de leurs existences, avec leurs rêves et leurs secrets, leurs espoirs et leurs limites, tous sous un même soleil, chacun avec sa part d’ombre. Dans une jolie ville de province, le temps d’un festival de jazz, la vie va jongler avec les destins…
Critique : Claude Lelouch le clame depuis toujours : « il aime le cinéma, les acteurs et, avant tout, la vie ». Choix sans doute trop réducteurs pour une nation qui se complaît traditionnellement dans l’affrontement et la tragédie. Depuis le début de sa carrière, la sortie de chacun de ses films suscite passion ou mépris. Parions que celui-ci, nourri de l’éternel foisonnement irrationnel de son réalisateur, ne faillira pas à la règle.
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Pour fêter la naissance de son 46e enfant, le papa comblé de Un homme et une femme, familier des films choraux Une belle histoire ou Les uns et les autres, a convié tout ce que l’hexagone compte de célébrités : des acteurs bien sûr, mais aussi des humoristes, des animateurs télé, des chanteurs, tour à tour hilarants, bouleversants ou surprenants, se croisent sans se voir dans les rues, les salles de spectacle, les bâtiments publics d’une ville de province vivante et gaie que le hasard si cher à Claude Lelouch finira par réunir dans une salle d’audience, concentré d’humanité idéal à l’élaboration de personnages riches d’une vie à la fois médiocre et lumineuse. Fuyant tout scénario structuré, le récit déroule des saynètes en apparence dissociées les unes des autres. Procédé original pour nous suggérer l’enchevêtrement de ces destins dont le moindre détail nourrit la grande histoire pour finalement déboucher sur une épopée bouillonnante.
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C’est ainsi qu’au hasard des sketches, on rencontre un juge dans l’exercice de son métier (le charismatique Eric Dupont-Moretti, initiateur de ce projet), un médecin atypique (Jean-Marie Bigard bienveillant qui a, pour une fois, laissé sa grossièreté au vestiaire) dont on aimerait que l’optimisme contamine nos hôpitaux, une femme dépressive (Julie Ferrier) qui découvre à la fois l’infidélité et l’homosexualité de son mari (Gérard Darmon), une contrôleuse du fisc à la fois caractérielle et sensible (Chantal Ladesou), une prostituée (Béatrice Dalle qui, grâce à sa spontanéité légendaire, forme avec le colossal Dupont-Moretti le duo le plus savoureux du film), un tandem de flics enjoués et « déconneurs » (Jean Dujardin et Antoine Duléry), un couple improbable (Elsa Zylberstein, comtesse désœuvrée dont la vie bascule suite à sa rencontre avec un Johnny Hallyday passé maître dans le maniement de l’autodérision).
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Dans un joyeux désordre et en mélangeant les genres, chaque personnage raconte une situation certes parfois de manière superficielle mais toujours porteuse de moments de vie, « de parfums de vie » pour reprendre les mots de Claude Lelouch qui, s’il effleure le thème d’une justice vacillante et d’une médecine alarmiste se défend bien de s’engager dans les travers d’un discours rigoriste. Son cinéma qualifié de « cinéma d’auteur populaire » continue de donner la part belle au jeu des acteurs dont il prend plaisir à valoriser le naturel. Si toutes les scènes ne sont pas de qualité égale, elles ont l’avantage de nous présenter une galerie de personnages à la diversité telle que l’ennui n’a pas sa place, à l’image de la vie que le réalisateur définit comme une « course d’emmerdements au pays des merveilles » et qui selon les jours peut être réjouissante, détestable, pesante, aérienne, drôle, injuste. Cette vie dont le cœur est chaleureusement éclairé par la musique, acteur essentiel de toute l’œuvre lelouchienne. Choisissant un festival de jazz comme fil conducteur de son intrigue, Claude Lelouch laisse la parole à plusieurs générations de chanteurs, de Kendji Girac à l’idole des moins jeunes (notre Johnny national ouvre et ferme le film avec Toute la musique que j’aime) en passant par Liane Foly qui, transformée en crooneuse blonde, nous régale de la musique de Francis Lai et de Dimitri Naïditch.
Tournant le dos à toute onde négative, Chacun sa vie fort de sa foi sincère en la vie entend nous convaincre de la fertilité du chaos. On se plait à le croire !
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