Le 7 mars 2014
- Réalisateur : René Borg
- Acteur : Shôji Yasui
- Voir le dossier : Nécrologie
Le réalisateur d’animation René Borg nous a quittés, ainsi que Shôji Yasui, acteur de La harpe de Birmanie de Kon Ichikawa.
René Borg (1933-2014) était célèbre pour avoir réalisé la première saison des Shadoks, en 1968-69. Cette série d’animation culte de la télévision française, créée par Jacques Rouxel et portée par la voix de Claude Piéplu, relatait les mésaventures d’êtres anthropomorphes aux apparences d’oiseaux, en rivalité avec les Gibis, inventant des machines insensées, et ayant pour tout vocabulaire quatre mots monosyllabiques... La série déconcertera une grande partie des téléspectateurs de l’ORTF mais s’impose avec le recul comme une merveille d’animation et d’humour absurde. René Borg, qui avait collaboré dès le début des années 60 avec le producteur d’animation Jean Image, était l’inventeur de l’animographe, qui permettait de simplifier et d’accélérer la création de dessins animés. Il partit d’ailleurs un temps à Hollywood en tant que consultant technique, et contribua aussi à favoriser une collaboration avec les réalisateurs japonais d’animation. C’est d’ailleurs à Tokyo qu’il réalisa (avec Yves Ciampi), la série Oum le dauphin blanc (1971), qui permettait en outre d’entendre la voix et la musique de Michel Legrand pour la chanson du générique. En 1981, René Borg participa à la réalisation de Ulysse 31, avant d’être sollicité par les Festivals d’Antibes, d’Angoulême et d’Annecy. En 2004, cet éternel passionné avait été nommé président du jury du 3e Festival Vidéo d’Orléans.
Shôji Yasui (1928-2014) avait eu son premier rôle à l’écran dans Le pauvre cœur des hommes/Kokoro de Kon Ichikawa, en 1955. Un an plus tard, le cinéaste lui confia le rôle principal dans ce qui devait être l’un des films les plus célèbres du cinéma japonais des années 50, La harpe de Birmanie. Shôshi Yasui y incarnait Mizushima, joueur de harpe dans un groupe de soldats japonais retenus prisonniers dans un camp britannique après l’armistice. Le film connut un accueil extraordinaire et obtint plusieurs récompenses internationales, dont un Prix au Festival de Venise et l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. La carrière de Shôji Yasui était alors lancée mais il eut rarement d’autres rôles en vedette. On l’a toutefois vu dans plusieurs films importants dont La condition de l’homme : Le chemin de l’éternité (1959) de Masaki Kobayashi, Bon à rien (1960) de Yoshishige Yoshida ou Akô-jô danzetsu (1978) de Kinji Fukasaku.
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