Le 16 juillet 2019
- Chanteur : Johnny Clegg
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Celui qu’on surnommait « le Zoulou blanc » s’est éteint aujourd’hui, à l’âge de 66 ans.
News : Infatigable défenseur de la paix, ardent combattant contre l’apartheid dans son pays, Johnny Clegg était une icône. Son nom restera évidemment associé à son plus grand tube « Asimbonanga », une chanson qui évoque Nelson Mandela et lui rend hommage, alors que celui-ci était détenu depuis des années en prison. C’est avec son groupe Savuka que le chanteur, dont la musique métissée prolongeait son désir d’œuvrer dans la communion des cultures, connaîtra ses plus grands succès : en 1988, le morceau Asimbonanga (« Nous ne l’avons pas vu ») se réfère au plus célèbre des prisonniers politiques, Mandela. A l’époque, les photographies du militant écroué sont interdites en Afrique du Sud. Pourfendeur du gouvernement raciste, Clegg et ses amis doivent alors affronter la censure des autorités, qui ne pouvaient tolérer qu’un chanteur blanc revendique la culture des Zoulous.
En Europe, l’artiste remporte un grand succès, devient un symbole de lutte pour les droits de l’homme, au moment où la world music s’impose un peu partout en Occident. Renaud lui consacre un morceau, "Jonathan", Serge Gainsbourg écrit une chanson en son honneur, restée inédite. L’interprète et son groupe Savuka triomphent sur la scène internationale avec Third World Child, qui comprend, outre leur plus célèbre hit, le tube Scatterlings of Africa. Clegg est au sommet de sa notoriété. Nous sommes à la fin des années 80.
En 1990, la libération de Mandela couronne des années de combats auxquels il aura participé d’une manière décisive. Le président sud-africain le rejoindra bien plus tard sur scène, pour le remercier de son implication. Ces derniers temps, avant que la maladie ne l’en empêche, Johnny Clegg continuait de tourner à travers le monde et sortait des albums toujours aussi engagés, où il évoquait régulièrement les sombres années vécues par l’Afrique du Sud durant des décennies. En 2010, l’un de ses morceaux Ibhola Lethu, consacré à la ségrégation dans les stades durant l’apartheid, avait été choisi comme hymne officiel de la Coupe du Monde. Johnny Clegg avait 66 ans.
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