Le 4 juillet 2024
Le peintre Modigliani vivote en vendant des portraits pour quelques sous. Jacques Becker, remplaçant Max Ophüls au pied levé, se montre assez mal à l’aise devant Gérard Philipe qui occupe tout l’espace.


- Réalisateur : Jacques Becker
- Acteurs : Anouk Aimée, Lino Ventura, Gérard Philipe, Judith Magre, Lilli Palmer, Lila Kedrova, Gérard Séty, Denise Vernac, Jean Lanier, Pâquerette, Marianne Oswald, Lea Padovani , Arlette Poirier
- Genre : Drame, Biopic, Noir et blanc
- Nationalité : Français, Italien
- Distributeur : Gaumont Distribution, Cocinor
- Durée : 1h43mn
- Date de sortie : 4 avril 1958

L'a vu
Veut le voir
Résumé : 1919. Le peintre Amedeo Modigliani (Gérard Philipe), pauvre et alcoolique, survit grâce aux portraits qu’il propose aux consommateurs de bistrots parisiens. Il est aidé ponctuellement par ses amis, Beatrice Hastings (Lilli Palmer), une journaliste originale, et Leopold Zborzwski (Gérard Séty), poète et collectionneur.
Critique : Modigliani, surnommé Modi, n’est que très peu reconnu pour ses œuvres. D’ailleurs, il ne souhaite pas réellement en faire commerce. Autodestructeur, il préfère se perdre dans l’alcool du matin jusqu’au soir. Ses amis, Beatrice et Leopold, pourtant bienveillants, ne parviennent pas à l’en sortir. Sa rencontre, probablement trop tardive, avec Jeanne Hébuterne (Anouk Aimée), ne pourra pas empêcher une fin inexorable pour l’artiste, de plus atteint de la tuberculose.
Cet avant-dernier film de Jacques Becker, coécrit par Max Ophüls, qui décéda avant même de pouvoir le réaliser, semble aussi maudit que le héros du film.
Le cinéaste paraît peu à l’aise avec son sujet et parvient assez mal à brosser le tableau du monde culturel de l’immédiat après-guerre de 14-18. Les rapports avec son dialoguiste Henri Jeanson n’ont pas été des plus simples, les deux hommes ne réussisant jamais à s’entendre (le nom de Jeanson est absent du générique). De plus, on peine à oublier le comédien Gérard Philipe qui ne s’efface pas vraiment derrière son personnage de peintre déchu.
Le film prend une tournure plus intéressante quand arrive le personnage de Jeanne, et avec notamment une scène très émouvante de vente ratée auprès d’un riche Américain.
À noter la présence de Lino Ventura dans un rôle particulièrement antipathique.
Le long métrage est parfois exploité sous le titre Les amants de Montparnasse.
- Copyright Astra Cinematografica/Franco-London Films