Le 31 juillet 2020
Filmé à la truelle et tire-larmes jusqu’à la nausée, Midnight Express est une escroquerie cinématographique.


- Réalisateur : Alan Parker
- Acteurs : John Hurt, Randy Quaid, Brad Davis, Irene Miracle, Paolo Bonacelli, Bo Hopkins
- Genre : Drame, Drame carcéral
- Nationalité : Américain, Britannique
- Durée : 2h01mn
- Âge : Interdit aux moins de 16 ans
- Date de sortie : 13 septembre 1978
- Festival : Festival de Cannes 1978

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Critique : Inspiré d’une histoire vraie - celle de Billy Hayes, un touriste américain arrêté et incarcéré en Turquie pour détention de drogue -, le film est une charge sans concession contre un système carcéral inhumain, qui réduit les prisonniers à l’état de bêtes sauvages, manifeste une brutalité gratuite par l’intermédiaire de ses matons, physiquement semblables, réduits à des stéréotypes physiques (des Turcs, donc tous des moustaches). Le dernier des gardiens sera d’ailleurs tué par le héros, suite à une velléité outrageante, comme une sorte de punition immanente.
Si les premières minutes du film installent une tension palpable, du gros plan fixant la ceinture de Billy, jusqu’à son arrestation dramatique sur le tarmac de l’aéroport, à deux pas de la passerelle d’embarquement, le reste distille tout de même beaucoup d’ennui, malgré quelques scènes spectaculaires, parfois violentes, mais qui n’apportent rien de plus à ce long métrage, sinon qu’elles permettent au regretté Brad Davis de surjouer la rage, avant de retomber dans une hébétude que l’acteur interprète de manière basique (tête baissée, œil humide).
Tout cela n’est globalement pas ciselé dans la dentelle, c’est même souvent très appuyé, aussi pataud que le scénario d’Oliver Stone, dont la finesse n’a jamais été le fort. Bien sûr, il y a la célébrissime musique de Moroder, une mélodie électronique qui semble tourner dans son propre cercle : mais qu’est-ce qui demeure aujourd’hui de ce film intrinsèquement pompier, manichéen jusqu’à la xénophobie, mû par une volonté permanente de traquer l’émotion du spectateur et d’affirmer la si bonne conscience de défendre une Amérique de la civilisation, détruite par la barbarie primaire d’une population dégénérée ? Ah si, la performance de John Hurt en héroïnomane paumé, jusqu’à l’abandon de ses propres forces. Pour lui, on resterait quelques années de plus en prison.