Le 12 août 2020
- Réalisateur : Alan Parker
- Voir le dossier : Nécrologie
Le cinéaste anglais est mort le vendredi 31 juillet, à l’âge de 76 ans. Il avait signé plusieurs grands succès cinématographiques, mais certains films, comme Midnight Express, ont aussi suscité la polémique.
News : En quasiment trente d’ans d’activité, de son premier long métrage Du rififi chez les mômes (1976) jusqu’à La vie de David Gale (2003), Alan Parker aura laissé son empreinte dans le cinéma contemporain, avec parfois des films aussi populaires que clivants. On pense en particulier à Midnight Express (1978), auquel on l’associe volontiers. Ce drame sans concession, scénarisé par Oliver Stone, tiré du récit autobiographique de William Hayes, cet écrivain emprisonné en Turquie pour détention de haschisch, avait rencontré un important succès public à sa sortie, en 1978 (près de six millions d’entrées, rien qu’en France). La réalisation avait aussi divisé la critique, certains commentateurs la taxant d’œuvre xénophobe ou complaisante dans son évocation de la violence. Jouant sur une mise en scène spectaculaire, cette tragédie carcérale annonce à bien des égards certains films des années 80, marqués par l’esthétique de la publicité (domaine dans lequel débuta Parker et qui influença considérablement ses longs métrages).
L’artiste balaiera l’ambiguïté née de cette production, plus tard, dans les années 80, lorsqu’il réalisera Mississippi Burning (1988), un brûlot antiraciste qui relate l’assassinat de trois militants des droits civiques par des membres du Ku Klux Klan, ainsi que Bienvenue au Paradis (1990), l’histoire de camps ou des milliers d’Etats-uniens d’origine japonaise ont été enfermés entre 1941 et 1945. L’engagement politique du cinéaste motivera d’autres productions marquantes : l’impact psychologique de guerre du Viêt Nam est au centre de Birdy (1985), qui obtiendra le Grand prix du jury au Festival de Cannes 1985 ; La Vie de David Gale, dernière réalisation de Parker, en 2003, aborde quant à lui la peine de mort.
Parallèlement, le metteur en scène aura produit trois classiques du film musical : le premier (1980) est un récit choral, décousu et ennuyeux, qui deviendra, par la grâce d’une bande-son très eighties (en particulier, le titre "Fame" interprété par Irene Cara), une œuvre culte de la décennie ; le second, sorti en 1982, est tiré du double album concept de Pink Floyd, The Wall. Il offre certaines scènes graphiquement impressionnantes pour décrire la confusion mentale de Pink, son rapport profondément conflictuel au monde. Enfin, le très commenté Evita (1996), avec Madonna dans le rôle-titre, relate le parcours de la femme politique argentine Eva Perón, épouse du président de la République Domingo Perón. Ce dernier film rencontra un grand succès auprès de la critique et du public.
Le réalisateur anglais est mort à l’âge de 76 ans.
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