Michel Gondry au Centre Pompidou

A partir du 16 février, le vidéaste surdoué prend les rênes du musée Beaubourg, et tout le monde est invité...

Quelques mois après Serge Bozon (La France), qui nous proposait de revivre "Cent ans de cinéma français" en compagnie de certains de ses acteurs, c’est au tour du réalisateur Michel Gondry de s’attirer les faveurs du Centre Pompidou. Les responsables du musée lui ont donné "carte blanche" pour un mois d’exposition et de projections décalées. A partir du 16 février et jusqu’au 13 mars, Gondry proposera aux Parisiens (et aux autres) son "Usine de films amateurs" : en trois heures top chrono et avec tous les accessoires nécessaires, les visiteurs seront invités à fabriquer leur propre court-métrage, passant par toutes les étapes du processus (écriture du scénario, choix des acteurs, tournage, effets spéciaux, montage !) et repartant avec le DVD de leur "création" à la main. Une partie des salles de Beaubourg ont été reconstituées en vaste studio de cinéma pour l’occasion, avec pas moins de quinze décors différents, de la forêt en carton-pâte aux salons kitsch type 70’s, sans oublier les intérieurs d’un RER ou d’une voiture. L’initiative, proche des délires bricolos bien connus du cinéaste (revoir le poétique La Science des Rêves), n’est pas sans rappeler l’argument de son long-métrage Soyez sympas rembobinez, où deux bras cassés étaient contraints de faire le remake de grands classiques du cinéma avec trois bouts de ficelle (les fameux films "suédés"). De manière plus générale, elle renvoie à la démarche participative et ludique qui fonde en grande partie le travail de Gondry, depuis ses premiers vidéoclips (pour Bjork, pour les White Stripes, pour les Chemical Brothers...) jusqu’à ses tout derniers films.
Les salles de cinéma du Centre Pompidou proposeront également une rétrospective choisie par le réalisateur. La sélection est éclectique, entre les longs de Gondry lui-même (Eternal Sunshine of the spotless mind, Soyez sympas..., le triptyque Tokyo, le documentaire L’Epine dans le coeur) et d’autres choix plus surprenants et décalés (Kes de Ken Loach, Hibernatus avec De Funès, le premier film de Jane Campion). L’occasion pour le cinéaste de présenter au public deux clips inédits, ainsi qu’un "work in progress" tout aussi inédit d’une trentaine de minutes. En bref, un programme chargé pour le frenchie exporté à Hollywood, qui n’a jamais autant eu la cote (il a récemment "réalisé" l’un des très populaires Jimmy Kimmel show) et qui remplit actuellement les multiplexes avec le drôlissime Green Hornet.

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