Message from the King - la critique du film + test DVD

Copyright The Jokers / Les Bookmakers

Notre avis : Bien que souvent controversés, les films de Fabrice Du Welz ne se sont au moins jamais embarrassés de compromis, restant on ne peut plus fidèles à la vision d’un auteur ayant son style et ses thématiques. Seule entorse à cette règle : l’exception Colt 45, film de commande, destiné à un public plus large, et surtout une expérience désagréable de l’aveu même de son auteur. Cela n’a pourtant pas empêché le réalisateur belge de retrouver un casting de trognes bien connues pour son nouvel effort, Message from the King qui marque également son deuxième long-métrage en langue anglaise neuf ans après le peu aimé Vinyan.
Ainsi c’est Chadwick Boseman (le Black Panther de Civil War), Luke Evans (la trilogie du Hobbit, Fast and Furious ou le très récent La Belle et la Bête) ou encore Teresa Palmer (Tu ne tueras point, Dans le noir) que l’on retrouve dans ce thriller froid et violent se déroulant dans un Los Angeles qui, loin de faire rêver, se traîne dans la crasse et le désespoir.

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L’histoire est celle d’un homme, Jacob King (Chadwick Bosemen), dont on ne sait pour ainsi dire presque rien, si ce n’est que c’est la première fois qu’il met les pieds dans cette ville et qu’il dispose de sept jours pour retrouver sa sœur disparue. Une mise en situation plutôt maligne car elle présente le regard d’un inconnu sur un lieu qui lui est étranger en toute chose. Message from the King est donc un film qui se dévoile peu à peu, et il est plaisant de se laisser guider sans vraiment savoir où l’on va aller.
Malheureusement, tout ceci se gâte quelque peu à mi-parcours, et Message from the King a tôt fait de plonger dans quelque chose de relativement classique, là où on s’attendait peut-être à un peu plus d’originalité venant de l’auteur d’Alleluia. Qu’on se le dise : nous sommes ici dans un thriller très efficace et faisant ce que l’on attend de lui, mais on aurait aimé un véritable crescendo en intensité, voire même plonger dans une descente aux enfers sans concession, même si quelques moments de tension bien sentis sont évidemment au programme.

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Certains écueils propres au genre auraient également pu être évités. Si le personnage principal a son charisme et s’avère vraiment intéressant à suivre, ce n’est pas forcément le cas des autres, souvent des archétypes n’apportant pas grand chose à l’intrigue (en ligne de mire Kelly, le personnage joué par Teresa Palmer, dont la présence semble trop forcée et n’a pour seul but que d’en révéler un peu plus sur le héros au détour d’un dialogue). Un regret auquel vient s’ajouter une intrigue parfois un peu confuse, quand bien même ce qui nous est conté est au final assez simple. Enfin presque.

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Car Fabrice Du Welz, nous l’avons dit précédemment, a sa personnalité. Et si Message from the King n’est pas son œuvre la plus démonstrative, on ne peut nier que l’on retrouve son style en chaque instant. L’amour déraisonné, un thème propre au réalisateur (et qui est à la base de l’histoire de films comme Calvaire, Vynian ou le plus récent Alleluia) est donc une fois de plus de la partie. À cela s’ajoute cette mise en scène relativement stylisée mais qui sait se métamorphoser dès lors que la violence entre en jeu pour se faire alors bien plus sèche et froide. Voilà de quoi pardonner les quelques errances du film et lui donner toute sa place dans une filmographie jusqu’ici très cohérente.
Plus réussi qu’un Colt 45, moins jusqu’au-boutiste qu’un Alleluia, Message from the King n’est donc peut-être pas le film le plus intéressant de son auteur, mais s’avère indéniablement son plus accessible.

L’interview du réalisateur

Extrait du dossier de presse - Copyright M6 Vidéo

Le DVD

Après une carrière décevante en salle, l’aventure américaine de Fabrice Du Welz trouve sa place de série B hargneuse dans les salons.

Les suppléments :

Le making-of de 8mn est un document promo à l’américaine où du Welz ne pouvait avoir sa place. Les producteurs, fiers du script, reviennent sur la genèse du projet. Chadwick Boseman accomplit son travail promotionnel sans passion.
Le producteur Manuel Chiche et le cinéaste s’associent pour leur part à l’exercice des commentaires audio.
Bande-annonce.

L’image :

Nous n’avons pu tester que la copie DVD, riche, pointue. Elle tire le support vers le haut en balayant les défauts du support, avec un master précis.
16/9.

Le son :

Point de DTS mais un Dolby Digital 5.1 très efficace, fort d’une belle spatialisation des effets. La piste française n’est pas à fuir, mais ne gardera pas notre préférence pour autant.
Sous-titres pour sourds et malentendants inclus.