Memento - le test blu-ray

Deuxième film de Nolan et déjà une maîtrise inouïe. A voir et revoir comme une leçon.

L’argument : Leonard Shelby n’a qu’un objectif : retrouver l’homme qui a violé et assassiné sa femme pour se venger. Mais il souffre surtout d’une forme rare et incurable d’amnésie qui l’empêche de se souvenir du quart d’heure précédent. Pour parvenir à ses fins, il doit réussir à distinguer le passé du présent. Il met alors au point un système de fiches, de notes, de photos et de tatouages sur son corps pour ne plus "oublier"...

Le film : 223.982 spectateurs ont vu ce film, sans savoir encore ce que deviendrait la carrière de Nolan ; c’est mieux que Le Prestige et que Following, son premier essai, mais moins bien, évidemment, que les autres, ses blockbusters, qui ont en partie redéfini le genre, de la démesure onirique (Inception) à la réinvention du super-héros en mode torturé (la trilogie Batman). Nolan a acquis un statut particulier, à la fois auteur et cinéaste à succès ; en ce sens, il occupe une place particulière à Hollywood. Revoir aujourd’hui Memento, à la lumière des œuvres suivantes, c’est finalement se retrouver en territoire connu : construction alambiquée, dilemmes moraux, déchirements intérieurs, quête d’identité, autant de motifs que le réalisateur a repris et approfondi. Mais c’est aussi retomber sous le charme de ce film atypique, dont le montage, bien sûr, mais aussi la mise en scène et l’interprétation restent un régal constant. On est de nouveau intrigué, surpris et entraîné par ce film qui reste original. Même si on l’a déjà vu plusieurs fois, dès la première séquence, avec cette photo qui disparaît, on est conquis, happé.

© UFD
La critique : ICI

Les suppléments :

Par rapport au DVD, le film monté « à l’endroit » a disparu. Pour le reste, les bonus sont constamment passionnants : le commentaire audio d’abord, très analytique, qui montre un réel souci du spectateur. Nolan ne se contente pas d’informer, il explique ses choix de mise en scène avec une grande intelligence.
La rencontre Guillermo del Toro / Christopher Nolan, en public, tient moins de l’interview que de la complicité, d’ailleurs très drôle. Le premier parle au moins autant que le second, et, durant ces 38 minutes, ils reviennent sur de nombreux aspects du film, multipliant les références de haut niveau (Nabokov, Borges, Cortazar …).
L’émission d’époque, Independent Focus, est un entretien plus traditionnel, mais qui reste loin de la promotion niaise. 23 minutes, c’est un peu court ; néanmoins, en dépit de quelques redites, l’analyse est passionnante.
Autre émission d’époque, à l’image moins bien conservée, Anatomie d’une scène propose en 25 minutes et avec les interventions de plusieurs membres de l’équipe du film, un point sur des éléments fondamentaux comme le noir et blanc ou le décor.

L’image :

Oublié le DVD ! L’image est éclatante, chirurgicale. Tout au plus peut-on noter quelques légers fourmillements dans certains plans.

Le son :

Là encore, le gain est notable : le son est précis, aéré. Les deux pistes 5.1 DTS-HD Master Audio offrent une qualité d’écoute remarquable, en VO comme en VF.