Le 14 juin 2024
Fruit d’un travail collectif, ce livre instructif et passionnant nous éclaire sur l’art d’un grand peintre.
- Auteurs : Suzanne Pagé, Ann Temkin, Charlotte Barat, Madeleine Haddon, Vilma Balogh, Ernst Goldschmidt, Clara T. MacChesney, Anny Aviram, Michael Duffy, Abeb Haddad
- Editeur : Hazan
- Genre : Beaux Arts
- Nationalité : Française
- Traducteur : Jean-François Allain
- Date de sortie : 2 mai 2024
- Plus d'informations : Site de l’éditeur
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Résumé : « Matisse, l’atelier rouge » analyse la création, l’histoire et le sens de cette peinture de Henri Matisse datée de 1911 qui représente une partie de son atelier en rouge vénitien. Ce catalogue est lié à l’exposition du même nom à la fondation Louis Vuitton du 4 mai au 9 septembre 2024.
Critique : Une simple toile peut-elle être la source d’une exposition et d’un catalogue si dense ? Oui. L’atelier rouge est un pas en avant dans l’histoire de l’art moderne. Il mêle différents genres de peintures, entre figuratif et abstraction, entre nature morte et autoportrait symbolique, entre réflexion et impulsion. Henri Matisse réfléchit à de nouvelles voies dans son atelier d’Issy-Les-Moulineaux, construit spécifiquement pour lui. Il s’éloigne du simple figuratif et se concentre sur les couleurs. Un mécène russe, Chtchoukine, achète ses toiles, lui permettant de vivre confortablement avec sa famille dans ce petit hôtel particulier, au sud de Paris. L’artiste a déjà peint plusieurs fois son atelier, explorant toujours la couleur. Mais en cette année 1911, il regarde sa dernière œuvre et décide de la repasser en rouge. Tout, sauf les contours des meubles, les lignes de démarcation du sol et des murs, les toiles et les sculptures présentes, dans un geste radical que l’artiste lui-même avoue ne pas forcément comprendre. C’est cette nécessité et cette impulsion qui engendreront une toile mystérieuse, éclatante.
Copyright Hazan 2024
En procédant ainsi, le travail de Matisse garde un aspect figuratif, mais l’artiste allonge le pas vers l’abstraction. Le rouge englobe tout, efface en partie les perspectives. La sculpture sur la table au premier plan, mêlée de feuilles, jouxtant l’assiette, le verre et les crayons, peut évoquer une nature morte. Toutefois, elle s’intègre dans un plan plus vaste, une peinture d’atelier, qui sort du classicisme. Cette représentation devient presque un autoportrait, car les œuvres de Matisse présentes nous parlent de lui, qu’il s’agisse des sculptures, des toiles de grand format, des petites peintures. Certes, le créateur n’est pas là. Cependant, tout renvoie à ses choix artistiques.
Le catalogue réunit une longue analyse découpée en chapitres sur "L’atelier rouge". L’exposition de la fondation Louis Vuitton rassemble la toile elle-même bien sûr, des photos de l’atelier, ainsi que toutes les œuvres représentées dans "L’atelier rouge" et d’autres qui leur sont indéniablement reliées (des dessins intermédiaires par exemple).
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S’immerger dans ce catalogue, ce n’est pas seulement découvrir la création de "L’atelier rouge", mais aussi un pan de la vie de Matisse, de l’histoire de l’art, un parcours étonnant qui englobe le vingtième siècle et le regard des journalistes de l’époque.
Une analyse scientifique avec les méthodes les plus récentes permet d’aller au-delà de la peinture et de découvrir comment Matisse a procédé pour réaliser ce tableau.
Matisse l’atelier rouge n’est pas un catalogue, c’est une enquête de longue haleine menée autour d’un tableau incroyable qui a marqué l’histoire de l’art du vingtième siècle.
232 pages – 45€
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