Mascarade - Nicolas Bedos - critique

Critique : Quel casting ! Adjani, Niney, Cluzet, Vacth. Avec de pareilles figures, on s’attend naturellement à un joyau de cinéma vivant et allègre, au service du métier de comédien. Mais notre déception est à la hauteur de la promesse. Nicolas Bedos a écrit et réalisé un film totalement hirsute, effroyablement long, où tout semble exagéré et artificiel. Il est vrai que le réalisateur installe sa caméra à l’instar de son dernier long-métrage dans un univers très théâtral, au cœur même de l’univers mondain de Nice. Une actrice déchue erre dans sa villa magnifique, aux côtés d’un gigolo médiocre qui s’essaye à la littérature. Tout un tas de personnes orgueilleuses et pitoyables tournent autour de ce couple malade avec, en fond d’écran, l’odeur terrible de l’argent et de la frustration.

Copyright 2022 - LES FILMS DU KIOSQUE - PATHÉ FILMS - SOFINERGIE CAPAC - TF1 FILMS PRODUCTIONS - FILS PROD - HUGAR PROD - UMEDIA

Le problème essentiel de cette comédie demeure justement le genre. Mascarade parvient difficilement à arracher des rires, tant les personnages sont caricaturaux, médiocres et peu aimables. On se demande pourquoi Nicolas Bedos aime si peu ses personnages. On perçoit faiblement la vocation féministe du projet ; pour autant, les femmes se résument soit à des idiotes trompées, soit des monstres de mensonge et manipulation. Les hommes ne rattrapent pas d’ailleurs les choses. Ils faillissent à leurs désirs de femmes et de pouvoir, sans capacité à faire face à leurs démons intérieurs. Mascarade apparaît comme une collection de personnages négatifs, absurdes, qui au lieu de provoquer le rire et l’ironie, s’égarent dans la bêtise. Une comédie ne peut pas se contenter de concentrer tout le moteur comique sur le ridicule des personnages.

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Là où Nicolas Bedos nous avait enchantés de grâce et délicatesse dans La Belle époque, son nouveau film déçoit d’autant. La longueur du film renforce l’exaspération du spectateur. Pour autant, la chute déjà maintes fois vue au cinéma semble anticipable dès la première demi-heure. Tout le scénario s’éparpille dans des rebondissements grotesques qui ne donnent aucune chance aux comédiens de mettre en valeur leur talent. Même Isabelle Adjani, pourtant tellement capable de tout jouer, se perd dans sa propre caricature. On a peine pour elle, et pour tous les autres qui se sont engagés dans ce projet raté.