Le 25 janvier 2020
Un documentaire plutôt convenu sur la première édile de la cité lilloise. Martine Aubry ne fend pas vraiment l’armure, mais on en apprend sur sa politique au service de la commune.
- Réalisateur : Hélène Desplanques
- Genre : Documentaire
- : 13 Productions
- Date télé : 25 janvier 2020 21:00
- Chaîne : LCP/Public Sénat
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Notre avis : De son parachutage dans l’historique ville socialiste, au cœur des années 90, jusqu’à aujourd’hui, ce reportage précis, quoique classique, revient sur le parcours de Martine Aubry à la tête de Lille. D’abord adjointe de Pierre Mauroy, elle lui succède en 2001, tout en affrontant une certaine défiance des représentants locaux du PS, ce qui engendrera, parmi d’autres raisons, la douloureuse défaite des législatives 2002. Le tournant a lieu en 2004, année où Lille est désignée Capitale européenne de la culture, avec Gênes. Les manifestations qui émailleront cette année exceptionnelle permettront d’initier une politique culturelle, qui contribuera à changer l’image d’une cité volontiers perçue comme une commune industrielle. Témoignages d’adversaires politiques, d’universitaires, de collaborateurs et collaboratrices de Martine Aubry se succèdent, pour tenter de cerner la première édile, qui demeure toujours sur son quant-à-soi, même lorsque, souriante, elle effectue quelques bains de foule, pour participer aux manifestations initiées par la mairie. Au final, Aubry s’efface volontairement devant sa tâche, mais son caractère intransigeant est plusieurs fois évoqué : ses contempteurs y voient une forme d’autoritarisme, tout en ne remettant pas en cause son intégrité, ses défenseurs l’interprètent comme une manière de sincérité. Aux critiques, la maire répond : « Je peux être dure avec les puissants ».
Bref, rien que du très attendu. Toutefois, le documentaire s’attarde aussi sur les mutations urbaines de la ville, avec, notamment, la poursuite du projet Euralille et la rénovation des quartiers populaires. Ces aspects du film sont les plus intéressants. On aurait aimé qu’ils soient davantage étayés, au lieu de quoi le propos s’attarde sur le rendez-vous manqué de l’ex-ministre avec le poste politique suprême, en 2012, mentionnant Jacques Delors, son père, qui refusa de se porter candidat à la présidence de la République en 1995, alors qu’il était donné favori. Ces destins parallèles profilent une forme de défiance vis-à-vis du pouvoir, de ses vicissitudes, de l’enfermement qu’il configure, où la vie n’est plus celle de tout un chacun. Pour convenu qu’il soit, l’argument ne peut être factuellement démenti.
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