Un road-trip qui tourne en rond
Le 21 janvier 2013
Nicolas Duvauchelle et Philippe Rebbot à la conquête du continent sud-américain dans un road-movie qui tourne en rond.
- Réalisateur : Édouard Deluc
- Acteurs : Nicolas Duvauchelle, Benjamin Biolay, Philippe Rebbot
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français, Argentin, Belge
- Durée : 1h34mn
- Date de sortie : 23 janvier 2013
- Plus d'informations : http://diaphana.fr/film/mariage-a-m...
L'a vu
Veut le voir
Nicolas Duvauchelle et Philippe Rebbot à la conquête du continent sud-américain dans un road-movie qui tourne en rond.
L’argument : Deux frères débarquent en Argentine pour aller célébrer le mariage de leur cousin, à Mendoza, dans l’ouest du pays. La grande aventure, la vraie, voilà longtemps qu’ils en rêvaient… Mais à l’arrivée à Buenos-Aires, Antoine ne va pas bien du tout, comme un type que sa femme vient de plaquer. Marcus est sûr qu’aller au mariage du cousin remettra son petit frère d’aplomb. Il va lui sortir le grand jeu. Des nuits caliente de la capitale aux splendeurs de la vallée de la lune, ils croiseront sur leur chemin un réceptionniste illuminé, une beauté divine, des pierres qui portent bonheur… Sur la route du mariage, au gré d’étapes de plus en plus mouvementées, les deux frères se retrouvent. A un détail près : quand Antoine se requinque, c’est Marcus qui trinque.
Notre avis : Premier long-métrage du réalisateur Edouard Deluc, Mariage à Mendoza est un film réflexif qui se cherche sans réussir à se trouver. Adapté de l’un de ses courts métrages (Donde esta kim Bassinger), le film explore les notions de voyage, d’amour et de fraternité. A bord de la voiture, Philippe Rebbot (Tous les soleils, Nos enfants chéris) alias Marcus donne la réplique à son petit frère Nicolas Duvauchelle (Braquo, Polisse, Comme des frères) alias Antoine. Venu en Argentine pour célébrer le mariage du cousin, le duo profite de l’occasion pour entamer un road-trip à travers le pays. Sur le papier, c’est idyllique. Mais Antoine n’a pas le coeur à la fête. Sa femme n’est pas venue et son mariage prend l’eau. Bien décidé à profiter de Buenos Aires et des beautés de sa région, Marcus tente par tous les moyens de panser le coeur de son frère. De cette situation naît un délicieux décalage de ton, véritable réussite du film, naviguant toujours entre tragique et clownesque. Gaffeur au grand coeur, Philippe Rebbot étincelle. Absurde, comique et touchant, son jeu est un subtil mélange d’émotions antinomiques, un peu à la manière des personnages felliniens qui ont ce génie de nous faire passer du rire aux larmes.
Côté intrigue, l’essai est moins réussi. Confus et brouillon, le scénario prend le prétexte d’un mariage et s’enlise dans une intrigue sentimentale blablateuse. Farci de dialogues explicatifs, de confessions dépressives et d’états d’âme sur l’impossibilité du bonheur amoureux, Mariage à Mendoza parle plus qu’il n’émeut.
Résultat ? Une lassitude du spectateur, qui après trente minutes de film, commence à ne plus pouvoir supporter l’auto-flagellation de ses personnages. Et Nicolas Duvauchelle n’aide pas à faire battre le coeur, la catatonie de son jeu empêche toute forme d’empathie. Si l’on ne s’attache jamais vraiment aux personnages, le cinéaste travaille d’une belle intention la thématique de la famille. Une obsession présente dans sa filmographie, qui, dans Mariage à Mendoza gagne en profondeur. Entre les deux frères, c’est l’amour vache. Le matin ils s’adorent et le soir ils se détestent. Prisonnier d’un rapport de force, la domination change pourtant de camp. Si Marcus porte son frère dépressif en début de film, la tendance s’inverse en cours de route. Frappé du syndrome de Stendhal, Marcus sombre dans la mélancolie. Une surchauffe émotive qui révèle à Antoine, les failles de son grand frère : depuis la mort de leur mère, Marcus est suivi en psychiatrie. Dans Mariage à Mendoza la folie se mêle à la beauté du désespoir. Au final, le film nous laisse sur notre faim. Malgré tout, l’aventure dégage une belle énergie et une jolie fraîcheur qui aide à passer le temps. A noter, la parfaite harmonie de l’image et du son, réunit en musique par Herman Dune.
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.