Gauguin : voyage de Tahiti - Edouard Deluc - critique

Critique : Vincent Cassel se mue en un Paul Gauguin plus vrai que nature. Il ne se ménage pas pour incarner le célèbre peintre : hirsute, souvent sale, des poches sous les yeux, on le voit peindre avec fougue, boire, fumer, chevaucher, courir dans la jungle. On ne peut que souligner la performance de l’artiste.

Malheureusement, c’est la qualité principale, pour ne pas écrire unique, de ce film qui distille un ennui certain. Si le scénario est nourri de faits véridiques, la description de la vie du peintre en Polynésie relève un peu de la carte postale : les paysages sont magnifiques, la mer est belle, le soleil tape fort, certes, mais cette belle illustration nuit à la compréhension du réel parcours de Gauguin sur l’île. La jalousie éprouvée à cause de sa jeune compagne Tehura (Tuheï Adams), prend beaucoup de temps dans le récit, et banalise maladroitement le propos. En revanche, le film n’évoque pas du tout ni sa grave blessure à la jambe, ni sa tentative de suicide.
Paradoxalement, on en saura pas beaucoup plus sur les oeuvres du peintre que l’on ne sache déjà, ainsi que sur la réelle influence que ce séjour a eu sur ses réalisations.

Au final, ce long métrage illustratif s’appuie sur de belles images et une impressionnante prestation de son acteur principal. C’est déjà ça, mais c’est tout de même un peu court.