Rédemption amorale
Le 24 octobre 2020
Massacre, moralisme et rédemption en salmigondis nauséeux. Pouah !
- Réalisateur : Tony Scott
- Acteurs : Christopher Walken, Denzel Washington, Mickey Rourke, Radha Mitchell, Dakota Fanning, Giancarlo Giannini, Rachel Ticotin, Marc Anthony
- Genre : Action, Thriller, Nanar, Policier
- Nationalité : Américain
- Distributeur : UFD
- Editeur vidéo : Fox Pathé Europa
- Durée : 2h26mn
- Date télé : 8 octobre 2024 23:00
- Chaîne : RTL9
- Date de sortie : 13 octobre 2004
Résumé : John Creasy, ancien agent spécial de la CIA (rayon assassin professionnel), alcoolique, se fait engager par une riche famille de Mexico pour servir de garde du corps à leur petite fille, Pita. Alors qu’un lien fort naît entre eux, l’enfant se fait enlever sous les yeux de son gardien. Un à un, Creasy décide de liquider ses ravisseurs...
Critique : Amoral et bancal, Man on Fire est un film empli de prétentions. Celle, d’abord, de faire d’une histoire d’amitié entre un ancien assassin et une fillette innocente le récit d’une rédemption. Creasy (Denzel Washington, Bible à la main, sainte des causes perdue pendue à son cou, croise les doigts en pensant aux prochains Oscars) taciturne, violent et suicidaire, va se transformer au contact de l’enfant en un "gros nounours", tout sourire. Et surtout, il va trouver (il la cherchait) la foi.
Man on Fire, dans sa première heure, fait la part belle aux instants simples de bonheur papier glacé et aux leçons de vie de bas étage (il faut se dépasser pour réussir). Tony Scott filme tout cela en abusant de sobriété, dans un Mexico aseptisé, côté beaux quartiers. Malheureusement, on sent bien qu’il va arriver malheur à l’innocente Pita (Dakota Fanning, angélique). Alors, à quoi bon faire durer cette histoire d’amitié une heure de temps, en faisant planer l’ombre malsaine de l’enlèvement ?
Aussitôt le crime accompli, Man on Fire s’imprègne d’un sentiment désagréable de moralisme, d’une morale puritaine, celle d’une certaine Amérique : la vengeance, soutenue par la volonté divine (peu importe finalement le malheur des Mexicains - il est vrai victimes d’enlèvements à répétition - le combat de Man on Fire est celui d’un Américain). Car c’est la main sur la sainte effigie que lui a offerte la fillette que Creasy va s’en aller massacrer les ravisseurs dans le dernier tiers du film (tuer n’est pas le mot qui convient aux sévices qu’il inflige à ses victimes). Ainsi devient-il une figure de l’Ange exterminateur, du nettoyeur divin. Certes, les salauds ici ne le sont pas à moitié. Mais dans sa quête de vengeance, Creasy n’ira jamais vérifier si la fillette est bien morte. Peu importe, le carnage est presque préventif.
Noyée sous des effets insupportables, plus proches du clip que du cinéma, la fin de Man on Fire (qui en justifie le titre) cumule les scènes de cruauté. Le chemin de croix du héros le mènera, après qu’il ait correctement massacré ses cibles, à la rédemption, doublée du sacrifice. Les mauvais, eux, périront tous, de la main vengeresse ou de leurs propres erreurs. La morale de cette histoire trop longue, de ce film maniéré et ennuyeux, est aussi celle de son héros : "une balle dit toujours la vérité". Nauséeux.
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fredalo 25 juillet 2009
Man on Fire - Tony Scott - critique
Le remake fascisant d un excellent film d Elie Chouraqui
Shad 12 avril 2019
Man on Fire - Tony Scott - critique
Absolument pas d’accord avec votre critique cinglante de ce film ! Sans parler de votre omission pour dire qu’il est inspiré d’une histoire vraie ! Adaptée d’un roman. L’action a été géographiquement déplacé au Mexique pour plus de crédibilité car la Mafia italienne n’est plus autant « active » dans le domaine des enlèvements crapuleux au moment du tournage. Bref, tout ça aussi a complètement été omis dans votre critique. C’est une histoire bouleversante d’un homme croyant qui noie ses remords dans l’alcool. Et l’amitié ( d’abord une ancienne) puis une nouvelle ( assez inattendue) va lui redonner goût à la vie. Certes, la violence est présente mais contrairement à ce qui a été dit elle n’est pas gratuite et est à la hauteur du contexte de corruption et de vilainie de ce rapt crapuleux . Pour conclure, je conseille vivement ce film où émotions et bande son , sont au rendez-vous.