Notre avis : A l’écart des endroits renommés aux affiches prestigieuses pullulent dans Paris nombre de théâtres discrets hébergeant de bien jolies pépites à découvrir d’urgence. La pièce Maman, c’est moi façonnée de main de maître par l’orfèvre Baptiste Souriau, un jeune homme fabuleusement doué, tout à la fois auteur, metteur en scène et comédien, est l’une de celles-là.

Copyright Eric Cazalot

Plongeant avec force au cœur de la relation filiale, il nous emporte, en compagnie de la non moins talentueuse Cristina Figari, au charme indéniable et à l’accent teinté de la chaleur des pays de l’Europe du Sud, dans un face à face puissant. Tour à tour rageurs et tendres, ironiques et graves, passionnés et mélancoliques, ils font vibrer devant nous un texte à la fois gouailleur et poétique, composé des mots de la vie, de ces mots qui vont droit au cœur. Leur complicité palpable et leur jeu, parfaitement juste ouvrent les portes d’un univers de folie et d’émotion que l’on prend plaisir à partager avec eux. Plantée au cœur d’ un décor d’une sobriété à toute épreuve, une mise en scène sans temps mort, ponctuée de bruitages judicieux et de quelques intermèdes musicaux caracole sans ménagement (et on aime ça !) vers un dénouement surprenant.
1h15 d’un spectacle décoiffant et d’une maturité d’autant plus bouleversante que le créateur de ce petit bijou n’est autre qu’un tout jeune artiste à l’avenir sans aucun doute prometteur.