Le goût de la beauté
Le 21 septembre 2020
Œuvre ingénue en l’honneur de l’art, Maestro émeut par la pureté de ses intentions.
- Réalisateur : Léa Fazer
- Acteurs : Déborah François, Michael Lonsdale, Pio Marmaï, Alice Belaïdi, Nicolas Bridet, Micha Lescot
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Rezo Films
- Durée : 1h25min
- Date de sortie : 23 juillet 2014
Résumé : Henri, un jeune acteur qui rêve de jouer dans Fast & Furious, se retrouve engagé dans le film de Cédric Rovère, monstre sacré du cinéma d’auteur. Les conditions du tournage ne sont pas tout à fait celles auxquelles il s’attendait… Mais le charme de sa partenaire et la bienveillance du maître vont faire naître en lui des sentiments jusqu’alors inconnus. Et Rovère, conquis par la jeunesse et la fantaisie d’Henri, vivra ce tournage comme un cadeau inattendu.
Critique : Inspiré de l’expérience de tournage de Jocelyn Quivrin dans Les amours d’Astrée et de Céladon, Maestro pince les cordes délicates de l’émotion. Récit de l’impact inévitable de visions antagonistes du monde, le long-métrage dénote les subtilités de l’art avec tant de pédagogie et de tendresse que sa construction même s’en trouve bouleversée. D’alexandrins en cinéma d’auteur, d’inspirations en amours, Léa Fazer se fraie un chemin à travers les préjugés contemporains et en souligne la vanité.
- © Mandarin Cinéma
Pour saisir la beauté dans son appareil éphémère, nul besoin de bagage culturel, d’études prestigieuses ou de condescendance de bon ton. Il suffit de se défaire de son orgueil aux portes de la poésie. La question n’est pas d’appréhender chaque oeuvre dans son entièreté mais d’en ressentir l’harmonie. Tant les lettrés méprisants que les ignorants obtus émoussent leurs sens sur l’autel de la bien-pensance.
Sous l’égide paternelle du cinéaste, le désenchantement du jeune homme en quête de gloire se change peu à peu en une appréciation respectueuse d’un univers jusqu’ici cloisonné. Les barrières s’affaissent, les gardes se baissent, la lumière se fait. Maestro prétend à la démocratisation de la culture aussi bien qu’à l’acception d’un certain humanisme contemporain.
- © Mandarin Cinéma
La noblesse du propos recouvre les faux-pas d’une mise en scène naïve. Si la candeur de la réalisatrice conduit à une forme d’angélisme tant dans les rapports entretenus par les protagonistes que dans la définition proposée de l’amour, on ne peut que succomber au charme de cette prise de position idéaliste. Peut-être y aura-t-il manqué une valorisation honnête de la culture populaire à l’instar de celle plus élitiste. « En art comme en amour, l’instinct suffit. »
- © Mandarin Cinéma
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Marla 28 juillet 2014
Maestro - la critique du film
Pour une analyse détaillée du film et ses références à Eric Rohmer : http://marlasmovies.blogspot.fr/2014/07/maestro-doux-hommage-eric-rohmer.html