Bienvenue en Suisse - La critique

Un scénario un peu maigre et des clichés qui ont la dent dure, relevés pourtant par le peps des comédiens.

L’argument : Suisse exilé en France, Thierry revient dans son pays avec sa compagne Sophie pour l’enterrement de sa grand-mère. Un héritage inattendu l’y attend à la seule condition de prouver à ses oncles sa fibre helvétique. Alors que Thierry est prêt à jeter l’éponge, son cousin Aloïs décide de le prendre en main tout en cherchant à séduire Sophie.

Notre avis : Le thermomètre est à la hausse et un petit air de vacances flotte déjà dans les bureaux. Alors que les traumatisés de la canicule se ruent sur les climatiseurs, une comédie en apparence bien sympathique débarque sur nos écrans avec, à l’affiche, un tiercé gagnant, soit la délicieuse Emmanuelle Devos, le ronchonnant Denis Podalydès et le charmeur Vincent Perez. En arrière-plan, les Alpes suisses, leurs pâturages verdoyants et leurs vaches tout droit sorties d’une publicité chocolatière. Oui, une affiche pareille vous donne l’envie de vous ruer dans la première salle de cinéma venue afin de humer à distance un peu d’air pur, mâchonner un brin d’herbe et s’esclaffer sans états d’âme. Les premières minutes hilarantes de Bienvenue en Suisse confirmeront a priori votre bon choix. Voilà un film qui devrait garantir une bonne dose de rire et une soirée suffisamment délassante pour patienter en attendant les vacances estivales.
Hormis que passée l’arrivée à la douane du couple Thierry/Sophie alias Denis Podalydès et Emmanuelle Devos, le scénario de Bienvenue en Suisse part en vrille au fil des infortunes de nos héros en terre helvétique. Chocolat, gruyère, propreté des trottoirs et blanchiment d’argent... Les clichés sur la Suisse défilent à une vitesse supersonique sur fond de comédie sentimentale brodée au fil d’une pseudo enquête sur les origines sulfureuses d’un héritage tombé du ciel.
Les vaches mettent bas au beau milieu des routes, un jeté de poubelles sur la voie publique anime les vernissages branchés tandis qu’un vagin gonflant repose dans les coffres d’un banque. On se lasserait vite d’un scénario aussi indigent s’il n’était animé par le peps des acteurs à commencer par l’inénarrable Vincent Perez qui après Je reste prouve une fois encore son don pour jouer les bellâtres désopilants en digne héritier de Thierry Lhermitte.