Ma meilleure amie - la critique du film

Catherine Hardwicke milite pour le dépistage du cancer dans son nouveau long-métrage, qui s’attarde avec humour et bienveillance sur la longue maladie d’une femme à qui tout réussissait jusque-là.

Notre avis : Du pire...au meilleur. C’est en substance la formule la plus adéquate pour résumer l’inégale carrière de réalisatrice de Catherine Hardwicke, qui est passé du cinéma indépendant (Les Seigneurs de Downtown, l’insolent Thirteen) à des productions adolescentes mainstream plus discutables comme Twilight ou encore le plus que médiocre Le Chaperon rouge. La cinéaste américaine a déjà abordé des thèmes aussi divers que la religion (dans le film La Nativité), le mal-être ado, dans des genres comme le fantastique, le conte... Après s’être exercée avec des mises en scène sans grande ampleur et des scenarii de second plan, la voilà décidée à se lancer dans un nouveau registre : la comédie mainstream américaine avec des stars, en abordant le sujet très délicat du cancer.

Copyright Océan Films

Certes, le cinéma a déjà tout dit ou presque sur cette maladie universelle, le cancer du sein étant la pathologie la plus répandue chez les femmes. Aussi, là où Catherine Hardwicke épate, et étonne, c’est dans sa démarche. A la question peut-on rire de tout, même du "crabe", la réalisatrice répond positivement. Avec enthousiasme même, puisqu’elle délivre un discours impeccable, d’une grande finesse, évoquant la maladie avec le réalisme nécessaire que vient pimenté l’humour. La bande son acidulée et le ton dynamique viennent s’ajouter à la perfection du casting, Toni Collette en tête dans ce qui est son meilleur rôle à ce jour.

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Ma meilleure amie milite ainsi pour le dépistage du cancer du sein en suivant la lente descente aux enfers d’une femme à qui tout sourit, jusqu’au jour où elle découvre la dramatique vérité sur sa santé. Diagnostic, examens médicaux, annonces à la famille et aux amis, traitements, chimiothérapie... La vie du personnage, gangrenée par le cancer, est décortiquée dans un portrait qui rend la protagoniste attachante, alors qu’elle est fauchée en plein bonheur.
Le film montre tout, n’épargne rien, tout en trouvant le ton juste pour évoquer la délicate position de l’entourage, entre les amis désespérés et l’époux impuissant. Le duo formé par Drew Barrymore et Toni Collette fonctionne à merveille, tout comme le couple qu’elle forme à l’écran avec Dominic Cooper. Si le personnage de rocker de ce dernier peut rappeler celui qu’il incarnait dans Tamara Drewe, ce rôle de mari courage qui tente de faire face, offre à l’acteur un sacré panel d’émotions à interpréter.

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Abouti malgré son thème casse-gueule, Ma Meilleure Amie se distingue par son énergie, cette vitalité qui s’affranchit des contingences du mal-être physique et nous invite à une belle réflexion sur la vie, particulièrement humaine et touchante. Si le titre français n’est pas très évocateur, il évite néanmoins le regrettable spoiler du titre original et ne doit pas empêcher le public de tenter l’expérience d’un long-métrage sans mièvrerie et sans violons.