Lullaby to my father - le documentaire familial d’Amos Gitai

Plongée dans l’histoire personnelle et la "grande" histoire pour ce documentaire du cinéaste israélien Amos Gitai, en salles le 16 janvier.

L’argument : Le film entrelace événements historiques et souvenirs intimes. J’observe la façon dont l’architecture représente les transformations de la société et ceux qui donnent forme à cette architecture. Nous suivons le parcours de Munio, mon père, né en 1909 en Silésie, en Pologne, fils d’un métayer d’un junker prussien. A l’âge de 18 ans, Munio part à Berlin et à Dessau pour aller rencontrer Walter Gropius, Kandinsky et Paul Klee au Bauhaus. En 1933, le Bauhaus est fermé les nazis, qui accusent Munio de trahison envers le peuple allemand. Munio est emprisonné, puis expulsé à Bâle. Il part pour la Palestine. A son arrivée à Haïfa, il entame une carrière d’architecte et il adapte les principes européens modernistes au Moyen Orient.

Notes : Le prolifique réalisateur israélien Amos Gitai revient à ses premières armes, le documentaire, dans un document "mosaïque", plus que biographique : en retournant sur les traces de son propre père, le cinéaste entend brosser le portrait aussi bien d’un homme que d’une époque, de l’Europe à la Palestine. L’architecture d’avant-garde, l’immigration juive vers la terre de Palestine ou encore les persécutions nazies sont au coeur tourmenté de cette histoire familiale que Gitai choisit de revisiter.
Jeanne Moreau et Hannah Schygulla prêtent leur voix au documentaire, pour lire des documents, des extraits de lettres familiales, et ainsi incarner véritablement ce voyage dans le passé. Gitai est clair sur ses intentions : il ne s’intéresse pas aux reconstitutions linéaires, mais davantage aux méandres que forment les parcours personnels, aux détours que peut prendre une vie au gré des événements historiques. Le film a été présenté au festival de Venise en septembre 2012, et sera visible par le public français dès le 16 janvier.