Louis Jourdan : mort d’un séducteur du cinéma franco-hollywoodien

Avec Charles Boyer et Maurice Chevalier, Louis Jourdan fut le plus célèbre séducteur français du cinéma hollywoodien. Après ses études au Lycée Stanislas de Cannes, ce natif de Marseille choisit l’art dramatique et fut formé au Cours Simon. Il débuta au cinéma dans La comédie du bonheur (1939) de Marcel L’Herbier, fut l’un des soupirants de Danielle Darrieux dans Premier rendez-vous (1941) de Henri Decoin, avant d’être le partenaire de Micheline Presle dans Félicien Nanteuil (1944) de Marc Allégret. Ce beau garçon ténébreux, qui aurait pu être le rival de Gérard Philipe, décrocha ensuite un contrat à Hollywood où il joua les jeunes premiers romantiques. En 1947, Alfred Hitchcock en fit l’un des protagonistes du Procès Paradine, mais il devait s’effacer devant Gregory Peck. Il incarna ensuite Rodolphe Boulanger dans Madame Bovary (1948), dans lequel il faisait chavirer le cœur de Jennifer Jones.
Ce fut ensuite le tour de Joan Fontaine dans le sublime Lettre d’une inconnue (1949), adaptation de Zweig par Max Ophuls. Ce récit d’un pianiste qui passa sa vie en ignorant celle qui éprouvait une véritable passion pour lui permit à Louis Jourdan de déployer un réel talent dramatique. Il se partagea ensuite entre le cinéma français et Hollywood, et on le vit en tête d’affiche de La flibustière des Antilles (1951) de Jacques Tourneur, Rue de l’Estrapade (1953) de Jacques Becker, ou Leviathan (1962) de Leonard Keigel. L’un de ses derniers grands succès de cinéma fut Gigi (1958) de Minnelli, dans lequel il donnait la réplique à ses compatriotes Leslie Caron et Maurice Chevalier. Louis Jourdan se consacra ensuite au théâtre et à la télévision mais il effectua un come-back remarqué en interprétant le méchant (Kamal) dans le James Bond Octopussy (1983). Louis Jourdan s’est éteint à son domicile de Los Angeles à l’âge de 93 ans.