Le formalisme en vacances
Le 30 juin 2023
Sorti en 2006, Little Miss Sunshine est le "feel good movie" par excellence. À voir et revoir.
- Réalisateurs : Jonathan Dayton - Valerie Faris
- Acteurs : Greg Kinnear, Toni Collette, Alan Arkin, Abigail Breslin, Steve Carell, Paul Dano
- Genre : Comédie, Road movie, Film pour ou sur la famille, Film culte
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Twentieth Century Fox France
- Editeur vidéo : Fox Pathé Europa
- Durée : 1h40mn
- Date télé : 26 juillet 2020 21:00
- Chaîne : ARTE
- Box-office : 1.128.976 (entrées France) / 510.515 (entrées Paris)
- Date de sortie : 6 septembre 2006
Résumé : L’histoire des Hoover. Le père, Richard, tente désespérément de vendre son "Parcours vers le succès en 9 étapes". La mère, Sheryl, tente de dissimuler les travers de son frère, spécialiste suicidaire de Proust fraîchement sorti de l’hôpital après avoir été congédié par son amant. Les enfants Hoover ne sont pas non plus dépourvus de rêves improbables : la fille de 7 ans, Olive, se rêve en reine de beauté, tandis que son frère Dwayne a fait voeu de silence jusqu’à son entrée à l’Air Force Academy. Quand Olive décroche une invitation à concourir pour le titre très sélectif de Little Miss Sunshine en Californie, toute la famille décide de faire corps derrière elle. Les voilà donc entassés dans leur break Volkswagen rouillé : ils mettent le cap vers l’Ouest et entament un voyage tragi-comique de trois jours qui les mettra aux prises avec des événements inattendus...
Critique : L’histoire d’une famille déjantée qui tranche radicalement avec son insipide « american way of life » de classe moyenne au Nouveau-Mexique. La mère, Sheryl Hoover, est débordée et doit héberger son frère Frank, universitaire homosexuel et spécialiste de Marcel Proust, après sa tentative de suicide. Ce qui n’est guère au goût du père, Richard, lequel base ses neuf commandements de motivation sur la haine des « losers ». Il y a aussi le fils Dwayne, qui fait vœu de silence depuis neuf mois pour devenir pilote d’essai et la fille Olive, sept ans, dont le rêve est de devenir Miss America. Sans oublier le grand-père, Edwin, vétéran de la Seconde Guerre mondiale, passionné d’héroïne et de pornographie. Alors, quand Olive est sélectionnée en finale d’un concours régional de beauté, c’est tout ce joyeux ménage qui s’engage dans un road trip vers la Californie.
- © Fox Searchlight Pictures
Dans le mythique combi Volkswagen jaune, les six protagonistes se donnent la réplique d’un ton délicieusement sarcastique. Les premiers conflits laissent apparaître le caractère psychorigide de Richard, le sourire provocateur d’Edwin ou encore la malice de Frank. Puis une malédiction s’abat sur la famille : le combi tombe en panne, Richard est planté par son éditeur, Frank rencontre son ex dans une station-essence et Dwayne apprend qu’il est daltonien (donc qu’il ne pourra pas piloter). Pendant ce temps-là, la petite Olive s’entraîne avec acharnement en vue du concours. « Tu vas y arriver, c’est sûr », lui annonce son grand-père… avant de mourir subitement d’une overdose. On assiste à la sentence avec un mélange d’incrédulité et d’amusement, comme si le papi pouvait subitement se relever satisfait d’une bonne farce. Au lieu de cela, un câlin collectif touchant dans la salle d’attente de l’hôpital. Toutefois vite rattrapé par un impératif urgent : le concours est à 15 heures !
Après moult complications, le convoi atteint finalement sa destination à temps. Les numéros s’enchaînent sur le parquet verni de Redondo Beach, où des petites filles maquillées en gremlins se trémoussent devant un présentateur en plastique.
Vient alors le tour du solo pour Olive, qui s’avance timidement sous le regard moqueur du public. Et là, tout explose. La petite fille agite son corps grassouillet, de manière peu académique, alliant le sérieux à l’excitation. La frénésie agite bientôt l’ensemble de la famille, qui rivalise d’imagination pour offrir un show à la hauteur du feu Prince. On voit alors tout le mépris silencieux des invités montrer son vrai visage de haine, sans parvenir à éjecter les cinq danseurs de la scène.
- © Fox Searchlight Pictures
Little Miss Sunshine est un film qui donne le sourire. L’histoire, qui traite de manière sous-jacente quelques sujets complexes (la rupture, l’échec, la mort), n’a pas la prétention de délivrer un message. C’est d’ailleurs pourquoi les principales questions (« Que va devenir grand-père ? » ; « Qu’est-ce que tu veux que je lui dise ? » quand Dwayne veut qu’on l’abandonne) sont laissées sans réponse. En revanche, le long métrage nous montre qu’on peut rire de moments tristes, pleurer devant une scène comique, et surtout que la crédibilité du monde « normal » peut voler en éclat devant un sourire d’enfant. Le voyage des Hoover est l’occasion pour tous les membres de la famille de se rapprocher et prendre un peu de recul, un peu comme dans une thérapie de groupe (cf Le Grand Bain).
On peut trouver simplement rassurant de se dire que l’homme, grâce à sa famille, peut « s’accrocher » à d’autres êtres de manière naturelle, les aimer par accident. Voilà pourquoi, en cas de coup de mou, il est conseillé de mater la chorégraphie d’Olive (Abigail Breslin) sur le Super Freak de Rick James. Comme dit le mantra, « le ridicule ne te tue pas… et te rend plus fort ». Ou l’inverse, on ne sait plus.
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bbjj83 17 septembre 2006
Little Miss Sunshine - Jonathan Dayton, Valerie Faris - critique
Ce film est magnifique...
Les personnages sont attachants.
Normal puisque les acteurs jouent à la perfection.
J’ai beaucoup ri.
Je ne me suis pas ennuyée une seule minute.
On passe très bien du rire aux larmes !!
Courez voir ce superbe film !!
Ruth 26 novembre 2006
Little Miss Sunshine - Jonathan Dayton, Valerie Faris - critique
Un peu déstabilisant durant ses premières minutes, ce film nous prend aux tripes sans que l’on s’en rende compte. On s’attache peu à peu à ses personnages, son ambiance et on se laisse prendre au jeu.
Au final : beaucoup de rires, quelques larmes et surtout beaucoup de tendresse ! J’en suis ressortie enchantée et le sourire aux lèvres !
cgaillardot 7 février 2007
Little Miss Sunshine - Jonathan Dayton, Valerie Faris - critique
Vous passerez du rire à l’émotion dans ce road-movie original et fort bien mené.
Vous trouverez un protrait acide de l’Amérique et vous vous prendrez d’affection pour chaucn des personnages aussi étonnants, drôles ou troublants qu’ils soient.
Sans vous en rendre compte, vous rigolerez et resentirez ces émotions en alternance.
Un très bon et beau moment !
vincentho 14 mars 2007
Little Miss Sunshine - Jonathan Dayton, Valerie Faris - critique
Quel rafraîchissement que ce road-movie ! On en ressort le sourire aux lèvres. Parfois très drôle, parfois chargé d’émotion, le film nous plonge au coeur des petits tracas d’une famille attachante, avec ses personnages si différents.
Norman06 22 avril 2009
Little Miss Sunshine - Jonathan Dayton, Valerie Faris - critique
Un bijou du cinéma indépendant américain. Surprenant par son scénario jouant la carte de la dérision, ce film est déjà un classique et l’on n’oubliera pas de sitôt le trio de seconds rôles formé par Alan Arkin, Steve Carrell et le jeune Paul Dano.