Le passé recomposé
Le 12 octobre 2024
Ce film autobiographique avait été le plus grand succès du réalisateur Michel Drach et permet de redécouvrir le talent de Marie-Josée Nat.
- Réalisateur : Michel Drach
- Acteurs : Jean-Louis Trintignant, Guido Alberti, Paul Le Person, Gabrielle Doulcet, Luce Fabiole, Yves Afonso, Marie-José Nat, Christian Rist, Nathalie Roussel, François Leccia, Hella Petri
- Genre : Drame, Historique, Film de guerre
- Nationalité : Français
- Distributeur : Tamasa Distribution
- Durée : 1h44mn
- Date télé : 11 novembre 2019 20:50
- Chaîne : France 5
- Reprise: 16 octobre 2024
- Date de sortie : 20 février 1974
- Festival : Festival de Cannes 2014, Festival de Cannes 1974
– Reprise en version restaurée : 16 octobre 2024
Résumé : Le cinéaste Michel Drach nourrit un projet ambitieux : réaliser un film sur son enfance pendant l’Occupation. Encore faut-il trouver un producteur susceptible de financer cette œuvre. La chose s’annonce difficile. Le sujet risque, paraît-il, de rebuter le grand public. Mais Drach n’est pas du genre à se décourager. Parallèlement à ses démarches, il se souvient de sa jeunesse : Paris, 1940. Juifs, Michel et sa famille sont contraints de fuir la capitale, tombée aux mains des Allemands…
Critique : Réalisateur ayant oscillé entre le cinéma d’auteur (Élise ou la vraie vie, 1970) et une démarche plus commerciale, Michel Drach concilia ces deux tendances avec ce film autobiographique. Présenté en compétition officielle au Festival de Cannes 1974, Les violons du bal fut primé par le biais de son interprète, Marie-José Nat, par ailleurs épouse du cinéaste. C’est que Les violons du bal est un film de famille. Michel Drach a d’abord voulu raconter son enfance douloureuse pendant l’Occupation. Tout avait commencé lorsque, dans la cour de récréation, un petit camarade d’école lui demande s’il est juif. Le garçonnet n’en sait rien et se confie à sa mère et sa grand-mère (Gabrielle Doulcet), qui lui confirment l’évidence. La série de galères qui s’abat ensuite sur les siens révèle la nécessité de se cacher puis de fuir en Suisse. En parallèle à ce récit (en couleurs) se déroule une période contemporaine (filmée en noir en blanc), dans laquelle Michel Drach joue son propre rôle et tente de convaincre les producteurs de financer son film.
- © Tamasa Distribution
Cette mise en abyme est accentuée avec le casting, puisque Marie-José Nat incarne elle aussi... elle-même, avant d’interpréter la mère de Michel... Quant à ce dernier, il est joué pour les scènes du passé par leur propre fils, David. Les violons du bal ne manque ni de sincérité, ni d’intensité dramatique, ni d’efficacité. Le savoir-faire du réalisateur se ressent en particulier dans les séquences finales, qui montrent la famille tenter de franchir la frontière en compagnie d’un passeur (Paul Le Person) plus ou moins bienveillant. Autrement, l’œuvre présente une facture un peu trop télévisuelle, et il n’est pas surprenant que le film ait été coproduit par l’ORTF, tant il correspond aux canons de ce que l’on ne nommait pas encore le prime time. Sans doute conscient des limites d’un scénario émouvant mais convenu, Michel Drach a greffé la partie où il se filme adulte, et qui recèle des maladresses, notamment lorsque le réalisateur (par la suite incarné par Jean-Louis Trintignant) vient en aide à un étudiant contestataire en fuite (Christian Rist), lequel ressemble comme deux gouttes d’eau au grand frère de sa jeunesse.
- © Tamasa Distribution
On aura compris que cette volonté d’établir une distance par un « film dans le film » n’apporte pas grand-chose. Il faut par ailleurs souligner qu’avec la même trame, le cinéma nous a proposé des films bien plus aboutis sur cette période noire de l’Histoire, du Dernier métro de Truffaut au Pianiste de Polanski, en passant par Au revoir les enfants de Louis Malle. En dépit de ces réserves, Les violons du bal est un film attachant. Il a bénéficié en 2014 d’une restauration effectuée par le laboratoire Silberway Media.
– Festival de Cannes 1974 : Prix d’interprétation féminine pour Marie-José Nat
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Frydman Charles 23 décembre 2019
Les violons du bal - Michel Drach - critique
Le film évoque la place de la Concorde au présent , à l’occasion d’une manifestation gauchiste. Puis flash back pendant la guerre, la grand mère de Michel dit à son petit fils "avant guerre c’était la plus belle place de Paris". Retour au présent en noir et blanc.
L’histoire de la place de la Concorde n’est pas très reluisante,à l’image des égouts de Paris, si on considère qu’elle était le lieu d’exécutions publiques, avant de prendre le nom de place de la Concorde en signe de réconciliation. D’ailleurs l’accès à la visite des égouts de Paris se faisait par une guérite face à la rue Royale sous une des statues de la place de la Concorde. En 1974 je travaillais au bureau d’études d’une entreprise près de la place d’Italie , qui participa au déplacement de deux statues en vue de la construction du parking sous la place. Cet accès aux égouts par la guérite avait été évoquée, aussi lorsque Jean Louis Trintignant, au présent, accède au parking par la guérite sous la statue Rouen, j’imaginais qu’il allait accéder aux égouts. Cette jolie place fit l’objet de la publication d’une photo publicitaire par cette entreprise dans le journal de mon école d’ingénieur, mais si on creuse un peu on descend vers les bas fonds de l’histoire. Le métro place d’Italie est d’ailleurs évoquée dans le film par l ’ arrestation d’un juif portant l’étoile jaune, une forme de descente vers une histoire peu séduisante .