Le 21 août 2017
Trop long, trop démonstratif, le film de Michel Drach ne dépasse pas la sage imagerie.
- Réalisateur : Michel Drach
- Acteurs : Miou-Miou, Claude Brasseur, Jean Carmet
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Durée : 2h21mn
- Box-office : 406.370 entrées France
- Date de sortie : 14 avril 1982
L'a vu
Veut le voir
Résumé : La vie et l’œuvre du célèbre écrivain français.
Notre avis : On se souvient de l’accueil glacial à la sortie de ce film et de l’impression d’académisme qui empêchait l’adhésion ; longtemps après, peut-on, sereinement, apprécier ce biopic prestigieux à la distribution éclatante et à la reconstitution impeccable ?
Le premier plan, virtuose, qui voit François (Jean Carmet) distribuer des invitations à des femmes et qui trouvera un écho sinistre vers la fin, est riche de promesses. Et puis, très vite, l’esthétique du fragment qui mêle les époques trouve ses limites : entre scènes obligées (le canotage, évidemment) et érotisme pataud, Michel Drach échoue à la fois à rendre une époque autrement que par un décorum et à montrer la progression lucide vers la folie. D’autant que les explications faciles (le traumatisme d’avoir été ridiculisé à l’adolescence), les références appuyées aux autres (Proust prenant des notes, Zola à qui Maupassant prévoit : « ton radicalisme te perdra ») ou à ses propres travaux alourdissent une œuvre déjà passablement bavarde. De nombreux passages sont ainsi simples prétextes à dévider des tirades trop explicites : son rapport aux femmes, par exemple, maintes fois commenté (aux journalistes, à Miou-Miou, à Simone Signoret…) d’où cette sensation insistante de bégaiement.
Si Claude Brasseur ne démérite pas, portant le film sur ses épaules, si Carmet dans le rôle du domestique victime de son maître s’en sort bien, les autres sont souvent compassés, et même la grande Signoret fait le minimum ; il faut dire encore une fois que les dialogues chargés ne les aident pas à conserver un semblant de naturel. Le plaisir d’entrevoir Catherine Frot, Jacques Penot ou la débutante Véronique Genest ne compense pas le gâchis d’une pareille galerie de grands comédiens.
Mais au total, Guy de Maupassant malgré quelques bonnes idées comme la courte séquence de lutte filmée en plongée, de brefs moments d’émotion dans la description de la déchéance et surtout les passages glaçants sur les « soins » dispensés, reste beaucoup trop démonstratif, trop appliqué. Le soin apporté à l’image et à la lumière tourne alors à vide, transformant des ambitions généreuses en un téléfilm boursouflé. On continue à le regretter.
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.