Le 19 novembre 2017
Malgré quelques faiblesses vénielles, ce western tragique et humain prouve une nouvelle fois la maîtrise de Siegel.
- Réalisateur : Don Siegel
- Acteurs : Steve Forrest, Barbara Eden, Elvis Presley, Dolores del Río, L.Q. Jones
- Genre : Western
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Sidonis Calysta
- Durée : 1h32mn
- Titre original : Flaming Star
- Date de sortie : 20 octobre 1961
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– Sortie DVD et Blu-ray : le 1er décembre 2017
Résumé : Au Texas, à peine la guerre de Sécession terminée, une nouvelle altercation voit le jour entre une tribu indienne et l’armée américaine. Le conflit s’envenime et devient de plus en plus violent, plaçant le jeune Pacer Burton dans une position délicate : enfant de l’union entre un fermier et d’une femme de la tribu des Kiowas, il doit choisir son camp.
Notre avis : Malgré quelques menus défauts épars (dialogues quelquefois lourds, séquences inutiles), Les rôdeurs de la plaine n’a rien d’un fond de tiroir extirpé pour compléter une collection. Il bénéficie d’abord d’un scénario fort, construit comme une tragédie mêlant racisme et sentiment d’appartenance : à travers l’itinéraire d’une famille métissée, c’est à dire rejetée par les Blancs comme les Indiens, le film déroule son implacable logique à un rythme serein traversé d’éclats de violence abrupts. Ainsi de la séquence d’attaque qui ouvre quasiment le métrage, sèche et d’une redoutable efficacité. Mais il est marquant aussi par le puissant sentiment d’injustice qui l’imprègne et contamine même les séquences les plus anodines, laissant planer une menace perpétuelle.
Comme le soulignent les commentaires, le film de Siegel se rapproche du Vent de la plaine, que Huston signa la même année. Sans doute le western prenait-il alors des inflexions politiques qui rejoignaient la réalité américaine. Sans se prêter au jeu des comparaisons, assez vain, l’un et l’autre valent par le respect de leur sujet, et, dans des genres différents, par l’intelligence de leur mise en scène. Il n’est que de signaler ici la maîtrise de l’espace et du cinémascope : ce qui vaut pour les extérieurs est encore plus visible dans les séquences intérieures, comme celle qui se situe dans la boutique, à trois puis quatre personnages et qui joue sur le caché/révélé. De même plus tard l’enterrement de la mère atteint-il une force et une densité impressionnante avec peu de moyens.
Siegel sait utiliser le crescendo du scénario, chaque péripétie entraînant une conséquence néfaste, jusqu’à ce que le pire soit inévitable. Il soigne particulièrement certaines séquences et parvient au lyrisme par une sobriété qui refuse les effets faciles. Le meilleur est sans doute dans les moments les moins bavards (voir la déchirante agonie de la mère, personnage du sacrifice et de bonté trahie).
Mais on est également (agréablement) surpris par le jeu tout en retenue de Presley, qui a choisi d’abandonner son rôle de cow-boy chanteur pour s’accorder au mieux à cette œuvre sombre et finalement méconnue.
Les suppléments :
François Guérif, en 11 minutes, raconte l’histoire mouvementée et amusante du film et de sa réception. En à peine plus de temps, Patrick Brion examine comme à son habitude les westerns de 1960 avant de revenir sur la genèse, ce qui ne va pas sans redites même si leur enthousiasme ravit. S’ajoutent les bande-annonces et la galerie photos.
L’image :
Certes, les plans sombres sont un peu confus ; mais la restauration, magnifique, donne à ce western des couleurs, une luminosité et une précision remarquables.
Le son :
Dès le générique et la chaude voix du King, on est conquis : la VO (Dolby Digital 2.0 Mono) est riche et profonde ; la VF est plus plate ; quant à l’idée de doubler l’unique chanson de Presley ou l’accent de la mère...
Galerie Photos
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