Les proies - la critique

Critique : Très étrange film que ces Proies que Don Siegel considérait comme son meilleur. Et surtout très impressionnant dans la montée de l’horreur psychologique à l’intérieur du pensionnat de jeunes filles où est recueilli le soldat nordiste McBurney. Siegel et Eastwood collaboraient pour la première fois, le second tout juste sorti de son époque Leone et désireux de prouver qu’il n’était pas qu’un acteur spaghetti. C’est le début d’une grande amitié entre les deux hommes. Siegel prend Eastwood sous son aile, devient son mentor, le pousse à la réalisation.
Dans ce que l’on ne croit être, au début, qu’une reconstitution de la guerre de Sécession, mais qui atteint au fil de l’histoire des sommets de perversité, il lui donne un rôle splendide, tout en demi-teintes. Ici, la lecture psychanalytique s’impose : c’est l’angoisse de la castration qui domine l’histoire. Comme l’a écrit Don Siegel dans ses mémoires, "Les femmes sont capables de tromperie, d’escroquerie, de meurtre, de tout. Derrière leur masque d’innocence se cache autant de scélératesse que vous pourriez en trouver chez un membre de la mafia." Rien que ça !