Les romans sans queue ni tête sont suffisamment rares pour que l’on mérite de parler de celui de Gideon Defoe, un jeune écrivain anglais bourré de talent. Les amateurs d’humour décalé, dans la lignée des Monty Python, Mike Myers ou autre Nuls, trouveront assurément leur compte dans cette histoire de pirates qui n’a, au final, pas grand-chose à voir avec les récits d’aventures. Truffé d’anachronismes, de scènes hautement improbables et de personnages déjantés, ce récit raconte les déboires d’un équipage de pirates chargé d’aider le célèbre Darwin à remettre la main sur son frère, enlevé par l’évêque d’Oxford.
Se jouant complètement du genre jusqu’à l’inscrire en plein dans les séries Z, Defoe pousse la parodie à ses extrêmes, truffe son récit de notes de bas de pages absurdes, s’enferre dans une histoire complètement débile qu’il parvient malgré tout à dénouer dans un final digne d’un film catastrophe. Il semble que cet épisode soit le premier d’une longue série. On espère que Defoe ne perdra ni le souffle ni la vigueur qui font de celui-là une totale réussite.