Le vide, oui...
Le 17 février 2004
Un policier fumeux, bricolé à la va comme je te pousse et monté à la serpe...


- Réalisateur : Marc Recha
- Acteurs : Eduardo Noriega, Olivier Gourmet, Pierre Berriau
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Espagnol, Français
- Editeur vidéo : Gaumont/Columbia/Tristar Home Video
- Festival : Festival de Cannes 2003
– Durée : 2h10mn
Un policier fumeux, bricolé à la va comme je te pousse et monté à la serpe...
L’argument : Tout semble si tranquille dans ce petit village. Les trains passent mais l’ennui règne. Méfions-nous de la surface car, en profondeur, se cachent des secrets. Un jour, Eric, un mécano, enterre une vieille dame qui vient de clamser sous ses yeux et ceux de son perroquet...
Notre avis : Pour mettre en scène son quatrième long métrage, Marc Recha a la triste prétention de bricoler une espèce de film policier fumeux et sibyllin, monté à la serpe et lesté d’une morale très moraliste sur l’être humain (l’homme n’est qu’un monstre vénal). Comme pour amplifier la souffrance, c’est le spectateur lui-même qui doit recoller les morceaux du puzzle. Ce qui est excitant chez un Michael Haneke ou dans les deux premiers Nolan (Following et Memento) ne l’est justement pas ici. Pendant plus de deux heures, le cinéaste s’ingénie à repasser les mêmes scènes dans le désordre et tente de donner du sens à une intrigue absconse et nébuleuse. A mi-parcours, il s’essaye pathétiquement au thriller vachement complexe avec des personnages vachement humains qui ont des problèmes vachement compliqués... Ça pourrait être intéressant, ça ne l’est pas.
Torture cérébrale, oui. Et torture visuelle aussi, puisque les plans sont filmés à l’arrache. Sans la moindre ambition dans la mise en scène. On obtient un résultat intriguant, curieux, brouillon, approximatif puis soûlant à force d’envolées lyriques navrantes : Olivier Gourmet qui se balade en slip pendant les trois-quarts du film, bouffe un perroquet et se marre avec une vieille dame... Avec le recul, on se dit que tout cela est regrettable parce que Marc Recha était l’auteur d’un précédent film exigeant et pas inintéressant sur le thème du deuil (Pau et son frère) où l’austérité avait sa raison d’être. Ici, on ne pige pas bien où il veut en venir. Chose informe dans laquelle la souffrance des personnages se joint à la nôtre, Les mains vides échoue dans toutes ses ambitions outrecuidantes et provoque un sévère rejet du genre.
Norman06 18 juillet 2009
Les mains vides
Après Pau et son frère, Marc Recha poursuit sa veine de la chronique intimiste, en la teintant d’un léger burlesque à la Iosseliani. Du cinéma ambitieux mais dont on ne saisit pas toutes les intentions.