Voyage immobile
Le 3 janvier 2007
Road-movie initiatique en terre catalane.
- Réalisateur : Marc Recha
- Acteurs : David Recha, Marc Recha
- Genre : Drame
- Nationalité : Espagnol
- Date de sortie : 3 janvier 2007
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– Durée : 1h33mn
– Titre original : Dies d’agost
Road-movie initiatique en terre catalane.
L’argument : Partis sur les traces de Ramon Barnils, un journaliste catalan disparu, David et Marc, frères jumeaux dans le film et dans la vie, s’enfoncent dans une Espagne sensuelle et déraisonnable, un pays où un monstrueux poisson-chat fait chavirer les vies humaines.
Notre avis : Paysage aride aux couleurs saturées - lac d’un bleu irréel de lapis-lazuli, terre chauffée de soleil -, l’Espagne est de tous les plans dans ces hiératiques Jours d’août. Le cinéaste Marc Recha compose un récit obsessionnel, nourri de sa biographie et d’une vision radicale du septième art. Dépouillé, le film reprend à son compte les trouvailles de Chris Marker et de Duras, compilant les musts d’un cinéma d’art et essai exigeant et maniéré. Les photos deviennent des plans fixes sur lesquels une voix off féminine et narratrice forcément omnisciente superpose un commentaire distanciateur, troisième personne grammaticale oblige.
Cette aridité, Recha la veut au plus près d’une recherche douloureuse, où le road-movie initie à l’introspection psychologique. Il y a une vérité rare dans ce film, fruit d’une entente fraternelle et d’une quête honnête. Obsédé par le journaliste Ramon Barnils (1940-2001), figure tutélaire pour le cinéaste, Marc Recha lui rend hommage dans ces Jours d’août étranges, auxquels nous sommes, finalement, assez peu sensibles. En marge d’un cinéma espagnol se résumant, à la va-vite, aux flamboyances flamencos de la movida (Almodovar, Bigas Luna) et aux jeunes francs-tireurs (Amenabar notamment), Recha propose une troisième voie originale, où des personnages taiseux s’ébattent dans une nature indomptée. Le retour au pays natal (L’arbre aux cerises, 1999) est le moyen d’un repli sur soi, quitte à y perdre la vie ou la raison. Dans Jours d’août, on quitte rapidement les sentiers battus de la narration pour aller (chichement) du côté de Lynch et de son Lost highway. Une histoire de poisson-chat, monstrueuse bête tapie au fond d’un lac aux eaux cristallines.
Présenté au 59e Festival de Locarno, Jours d’août fit un tabac, salué par une critique helvétique enthousiaste. Mais, nous ne sommes pas suisses.
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